Libérer l'élu de toutes les contraintes entravant une gestion efficace des collectivités locales et investir dans une ressource humaine compétente et intègre, reste un v?u pieux, tant que les codes de la commune et de la wilaya ne seront pas revus, avec le sérieux requis, pour répondre aux aspirations du peuple et mettre fin aux interférences des rôles entre pouvoir local et central.De nombreuses communes du pays profond restent à l'écart du développement, résultat du clientélisme, du favoritisme et de l'opacité dans la gestion des fonds et subventions alloués par l'Etat. Toutes les Assemblées populaires communales, issues du suffrage du 27 novembre dernier, n'ont pas encore été toutes installées, les alliances, souvent contre nature, n'ayant pas abouti pour l'élection des maires.
Sans parler de l'absence totale des candidats dans une dizaine de communes à travers le pays, d'aucuns misent sur une impasse rapide dans le fonctionnement des exécutifs communaux, tant la «culture démocratique» n'est pas le point fort des édiles locaux. Ce qui est présenté comme le dernier jalon dans le parachèvement de la construction de l'édifice institutionnel du pays, risque bien de virer rapidement aux luttes de clans et paralyser le fonctionnement des assemblée locales et du coup prendre en otage la vie du citoyen blasé par tant de gabegies.
Soumis à l'implacable «travail de la moulinette» de la part de plus haut placé que lui, le maire, supposé être le premier magistrat de sa commune, n'a pas le droit de faire autre chose que de s'occuper de l'enlèvement des ordures ménagères, le curage des avaloirs, le badigeonnage des façades décrépies ou remplacer une lampe grillée sur un boulevard fréquenté par «le boss»...
Comme ancré dans les us et coutumes politiques vernaculaires, le maire a toujours été considéré comme le moins «coté» de tous les représentants de l'Etat. Il est connu de tous que nos édiles ne sont pas jaloux de leur statut qui fait d'eux (en théorie !) les premiers dépositaires régaliens de l'autorité de l'Etat. «Je suis un maire qui saigne sang et sueur pour assurer le bien-être des citoyens sans pouvoir le faire. Ils sont comme ça, ils ne savent que critiquer. De toute façon, j'étais comme eux quand je n'y étais pas», terrible aveu d'un ancien P/APC, pourtant enseignant de droit public à l'université.
Doit-on désespérer de voir un jour des élus locaux posséder des capacités scientifiques réelles, un style de gestion moderne, un esprit d'initiative, de communication et une écoute constante des aspirations de la population '
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Posté Le : 18/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com