Algérie

Interdit, censure et autoritarisme



Interdit, censure et autoritarisme
L'acharnement des partisans du 4e mandat à vouloir «passer en force» ne connaît ni limite ni décence. En effet, non seulement ils n'hésitent pas à recourir, abusivement, aux moyens de l'Etat pour mener campagne en faveur de Abdelaziz Bouteflika, à des procédés autoritaires visant à empêcher et prévenir le moindre détail qui pourrait contredire leur obstination à mettre en avant leur favori. La censure et l'interdit sont parfois le recours privilégié non seulement dans les média publics, mais également sur les chaînes de télévision privées qui semblaient pourtant acquises à la candidature de Abdelaziz Bouteflika, à l'exception d'Al Atlas TV, «fermée» à la veille du début de la campagne électorale. Celle-ci a sans doute payé de la manière la plus autoritaire et la plus arbitraire son opposition au 4e mandat : équipements saisis, locaux placés sous scellés au mépris de la loi.Cet épisode a sans doute servi d'avertissement pour la suite des événements. Car si l'ENTV prend soin d'épurer au préalable les images retransmises des meetings des soutiens au président sortant et de les présenter dans la forme la plus idyllique, la plus «soft» grâce à d'habiles montages techniques, les chaînes satellitaires privées émettant à partir de l'étranger préfèrent prévenir tout excès d'autorité de la part du pouvoir, quitte à faire une entorse aux principes de la liberté d'expression et au pluralisme d'opinion. La censure et l'interdit sont ainsi convoqués contre toute critique du régime ou contre la plus simple liberté de ton. Dans de telles conditions, faudra-t-il alors s'étonner de l'apparition de l'autocensure au sein des mass media, fortement échaudés par l'amère expérience d'Al Atlas TV 'Cette méfiance de certains cercles du pouvoir actuel à l'égard de moyens d'information, pourtant acquis à la «cause» quand ils n'ont pas été créés pour l'occasion, à savoir le 4e mandat, dénote bel et bien l'hostilité à une véritable ouverture du champ audiovisuel au pluralisme et à la diversité consacrés par la loi. Hostilité d'abord et avant tout à l'impact des moyens de communication sur l'opinion des citoyens, que l'on a pendant très longtemps voulu infantiliser en leur suggérant que le «système» était à même de choisir pour eux les hommes qu'il faut sur la base de critères qu'il est le seul à connaître. Quant aux principaux concernés, leur rôle se limite à approuver formellement les choix faits à leur place, loin des standards internationaux de démocratie et du principe de l'alternance au pouvoir.




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