Le cancer du poumon est évitable dans 9 fois sur 10, si on évite le tabagisme. C'est ce qu'a déclaré, hier, le Pr Aziza Fissah, du service de pneumo-phtisiologie du CHU de Bab El Oued, à Alger, et membre du Comité national d'experts pour la lutte antitabac.Intervenant, hier, lors d'une session de formation organisée par les laboratoires Roche Algérie, sur «le cancer du poumon en Algérie : état des lieux et impact du tabagisme», le Pr Fissah a affirmé que l'Algérie a déjà ratifié la convention-cadre antitabac en 2006, selon les recommandations de l'OMS. En précisant, en outre, qu'une stratégie nationale d'aide au sevrage du tabagisme a été élaborée et adoptée par notre pays en 2017. Mieux encore, «l'Algérie a installé un comité multisectoriel de sensibilisation et de prévention, parce que nous avons tous compris que la lutte antitabac ne concerne pas seulement le ministère de la Santé, mais plusieurs départements ministériels », dira-t-elle. Et c'est à travers ce comité que plusieurs départements ont élaboré une réglementation et des arrêtés sur la lutte antitabac. Mais, regrette-t-elle, « il n'y a pas eu de suivi, de contrôle et d'évaluation par la suite ». La spécialiste précise que le vrai problème qui empêche l'application de la loi, c'est l'absence de textes de loi. C'est-à-dire qui et comment sanctionner ceux qui fument dans les transports, les hôpitaux ou bien dans les établissements scolaires et autres lieux publics. Mme Fissah a également indiqué que le ministère de la Santé a mis en place des unités d'aide au sevrage tabagique, et ce, à travers toutes les wilayas. Mais, déplore-t-elle, «la majorité ne fonctionne pas faute de moyens, notamment les substituts nicotiniques». Le Pr a annoncé, par ailleurs, l'élaboration en cours d'un «guide d'aide au sevrage tabagique» pour former le personnel médical à l'aide au sevrage tabagique lors d'ateliers programmés en 2023. Ce guide, qui est en cours d'impression, est élaboré par les experts du ministère de la Santé en collaboration avec l'OMS, selon l'intervenante. La conférencière a également plaidé pour l'introduction de la cigarette électronique dans la loi antitabac, en précisant que ce manquement dans le texte mériterait d'être corrigé. Car certains, dit-elle, trouvent toujours un moyen pour contourner la loi. A noter que la taxation appliquée au tabac a fait l'objet d'un débat passionnant lors de cette session de formation, où plusieurs questions ont été posées et dont certaines sont restées sans réponse. Ce sont des questions sur comment collecter cette taxe, où elle va et est-ce qu'elle est réinvestie dans la prévention ' Le Pr Fissah a affirmé qu'il est difficile de détecter précocement les différents types de cancer du poumon d'où la nécessité de miser sur la prévention contre le tabagisme.
Sachant, dit-elle, qu'aujourd'hui, des enfants commencent à fumer parfois dans le primaire. Et d'indiquer que des enfants de 13 et 14 ans fument régulièrement plusieurs cigarettes. Ajoutant que les femmes et les jeunes filles fument de plus en plus, avec les risques que cela suppose.
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Posté Le : 01/12/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com