Une donne indéniable : le pays reste fortement dépendant du marché international pour les céréales, les légumes secs et la poudre de lait. Et pour se faire une idée sur le volume d'importation de ces produits alimentaires de base on peut se référer aux rapports du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). En ce qui concerne les céréales le Cnis rapporte que la facture des importations de blé (tendre et dur) s'est établie à 2,03 milliards de dollars contre 1,85 milliard de dollars sur la même période2013, grimpant ainsi de 9,72%. Pour le détail on lit que les importations de blé tendre et dur ont atteint 6,27 millions de tonnes sur les dix premiers mois 2014, contre 5,33 millions de tonnes à la même période de l'année écoulée, en hausse de 17,62%. En termes de catégorie de blé, les achats de blé tendre se sont chiffrés à près de 1,36 milliard de dollars (pour une quantité de 4,56 millions de tonnes), contre près de 1,43 milliard de dollars (4,28 millions de tonnes) pour la même période de 2013. Le Cnis précise par ailleurs que pour le blé dur, l'Algérie a importé près de 672 millions de dollars (1,71 million de tonnes), contre près de 419 millions de dollars (1,04 million de tonnes) à la même période de comparaison, soit une hausse de plus de 60%. Quant à la poudre de lait, le Cnis informe que les importations ont atteint 1,84 milliard de dollars entre janvier et fin novembre 2014 contre près de 1,04 milliard de dollars à la même période de 2013. Soit une augmentation de près de 77%. Pour ce qui concerne les légumes secs, les Douanes algériennes ne se sont pas encore prononcées, mais selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural les importations demeurent importantes en volume, d'où on peut déduire que la facture d'achat l'est autant. En somme et toujours selon le Cnis les importations des produits alimentaires ont atteint durant les 11 premiers mois de 2014, un montant de 10,27 milliards de dollars contre 8,77 milliards dedollars à la même période en 2013, en hausse de près de 17%.Autre donne : la demande nationale en besoin de produits de consommation de base (céréales, lait et légumes secs) continuera de grimper en raison de la poussée démographique du pays et du niveau de vie qui s'améliore au fil des années. Il faudra aussi prendre en compte la hausse des cours des produits alimentaires sur les marchés internationaux ce qui peut gonfler le montant des importations. En somme les pouvoirs publics seront appelés à consacré plus de budget pour pouvoir assurer du moins les besoins du pays en produits alimentaires de base. Face à une telle éventualité, est-il possible de réduire quelque peu le volume des importations alimentaires ' Selon des experts cela est possible pour certaine denrée voire de s'autosuffire. «Il suffit d'intensifier la production agricole», soutiennent-ils. Mais comment y arriver ' D'après les agronomes, «cela va demander des investissements importants dans le secteur de l'agriculture afin de multiplier à la fois le nombre de périmètres irrigués, l'usage des fertilisants chimiques etorganiques, le soutien à la mécanisation». À propos de l'extension des périmètres irrigués, c'est devenu possible car de nombreuses zones agricolespourront bénéficier de volumes considérables d'eau issue soit de la récupération des eaux usées soit à partir des nouveaux barrages. «En recourant à une irrigation complémentaire et à une utilisation plus judicieuse des fertilisants notre production céréalière pourra facilement être doublée», affirment des agronomes spécialisés dans la culture des céréales.Pour la multiplication de la production laitière, experts et professionnels sont unanimes à dire que «l'autosuffisance est à notre portée pour peu que l'industrie fourragère entre en action».Dans l'attente de la mise en ?uvre à grandes échelles des stratégies citées ci-dessus, les experts estiment que l'on peut d'ores et déjà apporter descorrections à la consommation des ménages en produits alimentaires d'importation. Pour ce faire, «il incombera aux services compétents en la matière d'établir à court et à moyen termes des prévisions sur les besoins propres du pays en matière de produits alimentaires de première nécessité et autres. Recueillir des informations fiables sur nos besoins indispensables et accessoires, tout en ciblant les produits sous tension et ceux dont la consommation est en hausse constante et permanente. Procéder à des enquêtes sur le terrain, ciblant les ménages algériens : sur ce qu'ils consomment quotidiennement, leurs préférences pour tel produit plutôt qu'un autre»,indiquent les experts. Cette approche est à prendre au sérieux car personne ne peut ignorer que notre consommation actuelle est gonflée par le gaspillage. Il devient donc éminemment stratégique de mettre fin à cette tendance.Z. A.
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Posté Le : 12/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ziad Abdelhadi
Source : www.latribune-online.com