Algérie

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Le procès en appel de l'affaire El Khalifa Bank a été ouvert hier sans pour autant se tenir, puisqu'il a été reporté, sur décision du parquet, à... une prochaine session. Motif avancé du report : le procès ne peut se tenir avant que ne soit confirmé le décès de deux ou trois accusés. Si cette décision est inattendue, les arguments avancés pour la soutenir n'ont convaincu personne, encore moins les avocats des collectifs de la défense.
On le sait, seule la 'sensibilité" de cette affaire peut expliquer la programmation de ce procès en appel après six longues années d'attente alors que de nombreux accusés, des lampistes pour la plupart, croupissaient en prison. Ils devront encore attendre, avant de pouvoir jouir d'un droit reconnu pourtant à tout justiciable, car en cette année 2013, la 'sensibilité" du dossier est montée d'un cran. Les graves affaires de corruption révélées en série ces derniers mois, impliquant de hauts responsables et des proches de la nomenklatura, ont ouvert la boîte de Pandore et créé un contexte politique lourd. La justice et sa dépendance sont plus que jamais en débat. Le gouvernement, dont des membres et des ex-membres sont cités dans cette affaire Khalifa comme dans les nouveaux scandales financiers, éprouve une énorme gêne à parler encore de lutte contre la corruption. Car plus personne n'est dupe de rien. On ne pouvait, dès lors, prendre le risque de tenir un tel procès qui s'annonçait comme une tribune ouverte où les plaidoiries pourraient déborder, où des noms supposés au-dessus de tout soupçon pourraient être cités. En cette année 2013, et contrairement à 2007, faire des aveux de 'manque d'intelligence" au tribunal de Blida pourrait ne pas être sans conséquence. Du moins sur le plan politique. Avouer aujourd'hui dans une salle d'audience avoir bénéficié d'une Golden Card d'El Khalifa Bank et affirmer 'assumer" un tel privilège auraient des résonances autrement plus coûteuses qu'en 2007.
Pour toutes ces raisons, et pour d'autres peut-être, ce procès en appel de l'affaire El Khalifa Bank était intenable. Tout indique qu'il le restera longtemps encore.
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