Dans la matinée d'hier, une drôle d'ambiance
régnait dans la cité dite «Les bâtiments des Italiens» se trouvant dans le
quartier Es-Seddikia. Tout indiquait que les
habitants de cette cité ont passé une journée éprouvante à cause des
précipitations de la veille. Des petits groupes de jeunes ne dépassant pas
trois personnes, probablement des désÅ“uvrés, se sont formés
en bas de certains immeubles. Des hommes d'âge mûr ont préféré les bancs à côté
de la mosquée du quartier, seul équipement collectif de cette cité de 500
logements. Mais ce qui était frappant, c'était le silence. On ne parlait pas ou
très peu. Ceux avec qui nous avons essayé d'engager la conversation se sont
montrés peu diserts. Cependant, nous avons appris qu'à l'instar de plusieurs
quartiers de la ville, la pluie a été bien ressentie au niveau de cette cité. On
nous a expliqué que la sortie ou l'accès aux immeubles donnant sur le boulevard
du Millenium était presque impossible avant-hier à cause des précipitations, ce
qui a nécessité la sollicitation des services de la protection civile. Réalisant
le retard des pompiers, probablement répondant à d'autres urgences, les
habitants de ces immeubles ont décidé de retrousser les manches et dégager les
eaux eux-mêmes. Mais on nous confirme que les services de la protection civile
et de la Seor
sont passés sur les lieux par la suite. Nos interlocuteurs indiquent, pourtant,
que le réseau d'évacuation des eaux usées a été refait à neuf récemment. D'ailleurs,
les traces des travaux sont encore visibles. Dans plusieurs endroits, on relève
des monticules de sable et de gravats. Hier, lors de notre passage, les visages
étaient fermés. Et c'est le moins qu'on puisse dire. Déjà, les habitants de
cette cité ne sont pas totalement fixés par rapport à leur sort. Il y a plus
d'une année qu'on leur a parlé de leur déménagement ailleurs. Jusqu'ici, ils ne
savent pas si ce projet est toujours d'actualité. Par ailleurs, si certains
sont impatients de se retrouver dans des logements en dur, d'autres se disent
bien installés là où ils sont maintenant. Il faut rappeler que cette cité a vu
le jour en 1984 et que pratiquement une génération y est née et y a grandi. Ceux
qui se disent non disposés à quitter les lieux estiment que ces bâtiments, qui
certes ont accusé un coup de vieux, sont toujours solides. Ils indiquent que
ces immeubles nécessitent une opération de toilettage et quelques retouches. Cependant,
on relève un autre aspect, plus grave : la promiscuité. Actuellement, ces
logements hébergent au moins le triple de leur capacité initiale. Et de nous
expliquer que depuis l'attribution de ces logements, ses habitants ont triplé
si ce n'est pas plus. Certains appartements sont occupés par deux à trois
ménages. En cas de leur déménagement ailleurs, il faut attribuer un appartement
à chacun d'eux. Est-ce que les pouvoirs publics, lourdement absents de cet
espace, sont en mesure de répondre à cette demande ? Voilà une interrogation
que se posent les habitants de «Batimate ettaliane».
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Posté Le : 31/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com