Algérie

Intempéries : Actualité : les autres articles



Intempéries : Actualité : les autres articles
-Kabylie : les villageois redoutent l'enclavement
Engins de travaux publics, chasse-neige et véhicules tout-terrain équipés de chaînes montées manuellement autour des pneumatiques étaient, jeudi, stationnés dans l'enceinte de la mairie d'Iferhounène (Tizi Ouzou), une commune perchée à plus de 1000 m d'altitude où les conditions sont très rudes en cette période de grand froid. Midi. Un responsable de l'APC nous informe que les services communaux ont ouvert les accès vers tous les villages. Ils ont réagi rapidement pour éviter aux citoyens de sombrer dans l'enclavement. 20 à 30 cm de neige se sont accumulés dans ces localités de la Haute-Kabylie. «Nous avons commencé le déneigement à partir de 4h du matin.
Nous avons mobilisé tous les moyens de la mairie pour faire face à la situation. D'ailleurs, nous avons commencé par les axes principaux avant d'entamer les chemins desservant les 23 villages que compte la commune», nous a affirmé M. Aït Messaoud, vice-président de l'APC. Veillée d'armes dans ces localités de haute montagne. Une permanence est assurée à la mairie, où tous les travailleurs communaux sont mobilisés, sans répit, pour intervenir surtout en cas d'évacuation de malades et de parturientes. Les villageois, craignant sans doute une nouvelle tempête de neige, sont sur le qui-vive. Ils ont pris d'assaut les épiceries pour s'approvisionner, notamment en produits alimentaires de base.
D'ailleurs, le lait et le pain sont vendus en un tour de main, le matin, nous affirme un commerçant d'Iferhounène. «Oui, c'est vraiment l'inquiétude. Les citoyens, ici, redoutent le calvaire de l'année dernière. Donc, ils préfèrent prendre leurs dispositions afin de ne pas être pris au dépourvu par la tempête de neige», nous dit le propriétaire d'une alimentation générale. Cette commune située au pied de la montagne fait face à la rudesse des conditions atmosphériques en cette période de froid glacial. Sur ce versant sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou en allant vers Illiltène, les précipitations ont causé quelques perturbations et la route est difficilement praticable bien qu'elle ait été déneigée.
D'ailleurs, il y a peu de véhicules sur cet axe routier sinueux où l'on constate, sur les bordures de la chaussée, des monticules de neige et des gravats drainés par les eaux pluviales. A l'entrée de l'agglomération, alors que tous les villages nichés dans la montagne sont couverts d'un manteau blanc, un gigantesque glissement de terrain suivi d'éboulement est visible. Et pour cause, la coulée boueuse a atteint la route principale d'El Had, chef-lieu de la commune. Des engins de travaux publics ne cessent de déblayer la chaussée et le pont bloqué par les blocs de pierre et autres troncs d'arbres charriés par les quantités impressionnantes de boue qui se déversent sans discontinuer de la montagne. Des maisons longeant l'oued sont sérieusement menacées.
-Sétif : de nombreux villages coupés du monde
D'importantes chutes de neige se sont abattues sur de nombreuses localités de la wilaya de Sétif, durant les dernières 48 heures. Accompagnée d'une baisse drastique du thermomètre et de rafales de vent, à l'origine de l'arrachage de nombreux arbres, la neige, dont l'épaisseur a dépassé dans certains endroits les 45 cm, a perturbé la circulation routière et isolé de nombreuses localités. Surpris par les fortes averses, des centaines de routiers se sont retrouvés piégés dans divers points du tronçon de l'autoroute Est-Ouest reliant Bordj Bou Arréridj à Sétif.
La solidarité des citoyens qui se sont mobilisés a quelque peu réconforté les automobilistes qui sont restés bloqués 10 heures durant. Le dérapage d'un camion, qui n'a pas arrangé les choses, a fait deux blessés graves qui ont été évacués difficilement vers le CHU de la capitale des Hauts-Plateaux. L'arrachage d'arbres a affecté des dérivations électriques qui ont plongé dans le noir plus de 1000 foyers d'Ouled Saber, Ouricia, Aïn Abassa et Aïn Arnat. Ces fortes précipitations, avec en sus un relief accidenté, n'ont pas aidé les équipes de la société de distribution de l'électricité (SDE) qui sont quand même arrivés à rétablir le courant de la majorité des demeures touchées, à l'exception de quelques foyers de zones enclavées et difficiles d'accès.
Ayant toujours en mémoire les souffrances de l'hiver dernier, une bonne partie de la population du nord de la wilaya s'inquiète. Sachant que de nombreux mechtas et hameaux de Bouandas, Aït Tizi et Aït Nawel M'zada, qui ont tant souffert à la même période de l'année dernière, sont coupés du reste du monde. L'enneigement de la route a bloqué 4 familles à un point du chemin reliant Aït Nawel M'zada à Bouandas. Les citoyens ont été sauvés in extremis par des gendarmes qui n'ont pas connu de répit. L'on apprend que de nombreux axes routiers sont coupés à la circulation. La RN9 reliant Sétif à Béjaïa est coupée. Tout comme la RN75 Bougaâ-Bouandas-Béjaïa, le CW103, Bougaâ-Beni Ouassine a été fermé à la circulation.
-Jijel : plusieurs localités isolées
A Jijel, les flocons de neige qui sont tombés hier sur les hauteurs montagneuses de plusieurs localités rurales, notamment au sud de la wilaya, ont très vite bloqué les axes routiers de plusieurs bourgades. Dès 8h, les premières alertes ont été données à Ouled Rabah, à une centaine de kilomètres à l'extrême sud de la wilaya, où des sources locales ont indiqué que la plupart des routes étaient impraticables. Le président de l'APC a déclaré qu'au moins cinq localités sont isolées et la population n'a aucun moyen pour se déplacer. Comme toujours, l'éternel manque de moyens d'intervention pour déneiger les voies bloquées est revenu au-devant des préoccupations en pareilles circonstances. Notre interlocuteur indique n'avoir pour tout moyen d'intervention qu'un rétrochargeur et un tracteur.
Dans la commune de Ouled Askeur, un responsable communal a fait part des craintes de voir les voies reliant cette région aux autres villes et villages limitrophes bloquées par la neige qui commence à tomber. L'on annonce les mêmes chutes de neige dans plusieurs autres communes où la situation est restée sous contrôle, indique-t-on. Des chasse-neige, indiquent des sources à la direction des travaux publics, ont été envoyés à Selma, Iraguene, El Ancer, Djimla et Ouled Askeur, pour intervenir en cas de besoin. La neige a atteint entre 5 et 10 cm d'épaisseur dans ces localités. Il est cependant à noter qu'en dépit de cette crainte, la situation est loin d'égaler la tragédie hivernale de l'année dernière lorsque les chutes ininterrompues de neige avaient isolé toutes les régions sud de la wilaya.
-A Souk Ahras, les incidences des dernières averses et chutes de neige qui se sont abattues ces dernières 48 heures sur la région sont énormes : fermeture de l'axe routier Souk Ahras-Guelma, érosion du sol au niveau des communes de Mechroha, Aïn Zana, Ouled Driss et autres, inondation partielle de plusieurs cités du chef-lieu de wilaya où la circulation des véhicules est presque impossible' En outre des ossements ont été exhumés par la crue au cimetière municipal. Aucun bilan officiel n'a été avancé, alors que des citoyens parlent de plusieurs cas d'effondrement de bâtisses et d'inondations dans plusieurs quartiers de la partie sud de la ville, notamment les cités Aïn Ouaâd Allah, Ahmed Loulou et Berrel Salah. Même les cités nouvellement attribuées ont connu des effritements au niveau des murs de soutènement et des infiltrations importantes d'eaux pluviales. Les défaillances dans l'entretien des avaloirs et des canalisations des eaux usées sont visibles à l il nu et les eaux abondantes ont emporté dans leur furie le carrelage des trottoirs. Tous les services concernés ont brillé par leur absence et aucune permanence ne répond aux appels des citoyens.
-A Bordj Bou Arréridj, les chutes de neige dans la nuit de jeudi à vendredi ont isolé de nombreuses localités et provoqué la fermeture de plusieurs routes nationales et chemins de wilaya, selon la Protection civile. Des pannes d'électricité ont également été signalées, mais ont été rapidement rétablies. Cette année, les précautions ont été prises et cette tempête n'a pas surpris les habitants ni les responsables. Notons pour l'occasion le travail fourni par les éléments de la Protection
civile qui sont mobilisés 24h/24 pour venir au secours des personnes ou sur le plan du renseignement.
-Skikda : un remorqueur nigérian secouru in extremis
Mid-Sielder, un remorqueur nigérian, pris dans la houle au nord du cap de Fer, à l'extrême est de Skikda, a été secouru dans la nuit de jeudi à vendredi par les remorqueurs du port de Skikda. Selon des sources proches de l'entreprise portuaire de Skikda, le Mid-Sielder, avec huit marins à bord, s'est trouvé en difficulté à 18 miles marins au nord du cap de Fer. Accusant de graves avaries, notamment l'arrêt des équipements de navigation suite à une détérioration partielle de sa passerelle, le remorqueur risquait de s'échouer sur les récifs du cap. L'alerte a alors été donnée, jeudi vers 17h. Aussitôt, l'opération de secours fut enclenchée par les services compétents en dépêchant deux remorqueurs du port de Skikda, Oued Lekbir et le Mazafran 5 qui se sont relayés pour remorquer le Mid-Sielder et le ramener au port de Skikda. Les mêmes sources ajoutent que l'opération de sauvetage et de remorquage a duré plus de 5 heures dans conditions météorologiques exceptionnelles caractérisées par une houle de plus de 3 m et par une mer de force 8.
Long de 31 m, le Mid-Sielder, actuellement accosté au port de Skikda, devait regagner le Nigeria à partir de la Grèce où il venait d'être acquis par l'Etat nigérian.


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