Algérie

Intellos : Wanted ! (I/II)



On entend (et on lit) souvent dire que le pays n'a pas d'élite, n'a pas d'intellectuels, n'a pas d'intelligentsia, n'a pas de penseurs, n'a pas...n'a pas... Que de n'a pas !Des constats, élaborés vite-fait, produits d'une réflexion «en diagonale», beaucoup plus destinés aux copains, aux médias et aux réseaux sociaux, frisant parfois le mépris. C'est, en tout cas, une certaine ignorance de la chose intellectuelle vraie et, surtout, entretenant une certaine confusion, volontairement ou non, des concepts : «Elite», «Intellectuel», «Leader», «Penseur», «Agitateur», «Animateur», «Commentateur», «Ecrivain», »Politicien» etc. Désormais, on parle beaucoup plus des «influenceurs (-euses)».Et, demain '
On a vu, un jour, toute une pièce de théâtre montrant l'«intellectuel» comme étant une personne non agissante dans sa société. On a même entendu, un autre jour, un ancien décideur, traiter de «lâches» les intellectuels face aux situations complexes rencontrées. Une «attaque» bien facile à mener lorsqu'on sait que le terrain de jeu national était, bien souvent et ce depuis bien avant 62, lourdement miné. Quelle que soit votre position, critique ou non, vous trouverez toujours quelqu'un qui sortira du bois (et/ou de la foule, parfois amie) pour vous «descendre en flammes» et vous laminer (cela a été très visible avec certaines parties du Hirak qui, au nom du « mouvement populaire», ont rejeté toute idée structurante et l'émergence de tout «leader»). Et, encore heureux si, par la suite, vous ne vous retrouvez pas insulté ou diminué ou diffamé ou «tabassé», ou «bengrinisé» ou «benzaimisé» ou «salhilisé», etc ou renvoyé au foyer gérer votre stress et/ou votre prostate, ou marginalisé, ou sur une chaise roulante. Et, «facebook», avec sa floraison de pseudos, et les «plateaux» télévisuels au tout-venant n'ont pas arrangé les choses ! On vous ressort même les erreurs de la prime jeunesse dont on sait pourtant les élans incontrôlés. Constat : Les attaques viennent (ou sont venues), la plupart du temps, sinon toujours, de nouveaux «politiciens». Avec les nouveaux jeunes députés, ça va «barder» !
Elles viennent (ou sont venues), aussi, de décideurs qui, n'étant pas arrivés à exploiter totalement, comme ils l'entendent, les matières grises de ceux «qui écrivent ,qui créent et qui crient», remâchent leurs rancunes par la critique, l'invective et, parfois, versent dans l'insulte directe ou déguisée.
Elles viennent (ou sont venues) de simili-intellectuels qui, parce qu'ils arrivent à plastronner sur Youtube, dans des amphis, dans des cafés et des salons de quartier (et, désormais dans les rues d'ici et d'ailleurs), se posent en maîtres de la pensée, mélangeant religion et politique, passion et raison, idées et idéologies, esprit critique et esprit de critique. Et qui, pour n'importe quoi, vous poursuivent en justice.
Elles viennent, aussi, d'anciens vrais intellectuels qui, aujourd'hui, se retrouvent dépassés par le cours des choses sociétales qui se développent à une allure folle, sans respect pour les formes classiques de la pensée et sans passer par les canons habituellement admis de la critique. Elles viennent d'intellectuels eux-mêmes qui, bien que dignes du nom, en veulent à une jeune et nouvelle concurrence qui pointe du nez, à travers des formes culturelles assez iconoclastes et empruntant des voies technologiques nouvelles ainsi que des langages inhabituels tant en langues nationales qu'en langues étrangères.
Elles viennent, enfin, pourquoi le cacher, de certains citoyens de niveau très moyen, incapables de se hisser à la hauteur nécessaire, et nourris à la culture quotidienne d'informations (écrites, radio-télévisées et/ou «facebookéisées») bassement populistes.
Bref, l'intellectuel est attaqué de toutes parts, et ce n'est pas parce qu'il ne se défend pas ou se défend peu ou se défend mal que les autres ont raison. Et, comme le dit si bien le réalisateur de cinéma Michel Audiard, comme «un intellectuel assis va moins loin qu'un con qui marche», notre homme est indubitablement à l'étroit partout. Aujourd'hui plus qu'hier. Un peu plus ici qu'ailleurs, certainement. Et, le «hirak» actuel l'a encore bien plus «enfoncé», le transformant en «orphelin de sa société». Surtout s'il n'arrive plus à... marcher...tous les Vendredis !
C'est pour cela qu'il faudrait d'abord et surtout clarifier-en termes simples et directs pour que tous comprennent-les concepts qui, chez nous, ont, toujours, des acceptions «adaptées» à nos m?urs et nos calculs et à nos «intellects». Sans trop emprunter à Wikipédia et sans trop nous «ramener» les théories des illustres penseurs devenus, avec le temps, pour les générations nouvelles, des «inconnus»!
Intellos en politique ' Puisque tout le monde s'y met. On attend toujours un Vaclav Havel ou un N.Mandela, la résurrection de M. Belouizdad, de F. Abbas, de L.Ben M'hidi ou de A. Abane (en moins «carré» pour ce dernier) ou le retour de H.Ait Ahmed (en plus jeune). Bref, une personne capable de produire une doctrine politique et de gérer sa mise en oeuvre (refusant d'être «porté» par elle mais la portant) ' Bref, on attend un(e) intellectuel(le), si possible encore jeune mais pas boutonneux, devenu rapidement un politicien expérimenté par la force des situations, par hasard ou par nécessité, mais avec des idées claires et modernes et un engagement sans faille, transparent et honnête, sans «clowneries», sans retournement de veste et sans (gros ou même tout petit) fil à la patte; et non «promu» en raison de la parentèle, du nombre des postes, ou des canapés, déjà occupés, ou en raison du seul poids de ses déclarations (à la télé et sur les réseaux sociaux, entre autres) ou de ses fetwas et encore moins par la grosseur de son compte en banque (endetté ou non) ou de son influence de corrupteur.


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