Algérie

Insuffisance des moyens dans la prise en charge des malades



L'amélioration des moyens de diagnostic, le renforcement et la modernisation des plateaux techniques dans la prise en charge des hépatites virales B et C, les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), le lymphome et autres maladies gastriques sont les préoccupations de la Société algérienne d'hépato-gastro- entérologie et d'endoscopie digestive.Ce sont les thèmes débattus lors des travaux de la 29e journée nationale et du 3e Congrès maghrébin, qui se sont tenus les 14, 15 et 16 décembre à Alger. «L'Algérie est sur la bonne voie dans la prise en charge de l'hépatite C avec les traitements fabriqués localement, dont les résultats sont spectaculaires. Nous demandons une disponibilité et l'accessibilité aux médicaments à tous les malades là où ils sont.
Et si on veut réellement éradiquer cette maladie, il est important que des moyens soient mis à la disposition des praticiens, notamment pour le diagnostic et l'évaluation afin de faire un suivi rigoureux de la maladie», a, d'emblée, déclaré Pr Saâdi Berkane, président de la Société algérienne d'hépato-gastro-entérologie et d'endoscopie digestive. Il plaide ainsi pour un dépistage universel pour diagnostiquer plus de malades, car de nombreuses personnes ignorent leur maladie.
«C'est une fois toutes ces conditions réunies qu'on peut parler d'éradication de l'hépatite C, comme préconisé par l'OMS», a-t-il souligné. La préoccupation majeure du professeur Berkane concerne aussi les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI), telles que la maladie de Crohn, qui touche particulièrement les sujets jeunes.
Elle survient en pleine croissance, ne guérit pas et nécessite un suivi permanent.
Son traitement revient excessivement cher, avec notamment les examens radiologiques (IRM, scanner, endoscopie, etc.) et les traitements thérapeutiques, à savoir les corticoïdes, les anti TNF et les soins biologiques qui sont très coûteux, nécessitant une surveillance étroite. «Avec tout cela, nous n'avons aucune donnée épidémiologique de la maladie en Algérie», déplore-t-il. Et de signaler que sur les 50 lits d'hospitalisation dans son service, 40 malades hospitalisés souffrent des MICI.
«Ce sont des maladies qui doivent être évaluées afin de pouvoir faire des projections et organiser la prise en charge dans les mêmes conditions dans tous les centres du pays. Nous avons proposé d'élaborer des recommandations et des guidelines pour uniformiser la prise en charge et rationnaliser les dépenses», a-t-il ajouté.
Et d'appeler au renforcement du matériel de diagnostic, comme les endoscopes : «On ne peut pas continuer à travailler avec deux endoscopes dans notre service qui reçoit des patients des quatre coins du pays.» Le Pr Berkane est également revenu sur la prise en charge du lymphome gastrique et de la proctologie, dont les moyens d'évaluation demeurent insuffisants. L'éradication de l'hépatite C est possible, selon Pr Nabil Debzi, chef de service d'hépatologie à l'hôpital Mustapha Pacha.
Pour lui, l'Algérie dispose d'un médicament générique de «très bonne qualité» et qualifié par l'OMS pour un traitement de masse dans les pays à forte prévalence.
«On peut aujourd'hui prétendre éliminer cette maladie d'ici 2023, pourvu que les pouvoirs publics, en l'occurrence le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, créent un vrai partenariat avec le laboratoire qui fabrique le médicament dont l'efficacité est prouvée à 95% et abandonne la formule de l'achat spécifique adoptée par la Pharmacie centrale des hôpitaux. Ce qui a effectivement engendré des tensions sur les produits dans certaines régions du pays», a-t-il indiqué.


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