Algérie

Insuffisance de moyens dans les établissements scolaires



Plusieurs véhicules sont garés devant l'entrée principale de l'école Kacimi-Ramdane, en plein centre-ville de Bordj Bou-Arréridj, dans la matinée de mercredi 21 octobre, premier de jour de rentrée des classes.Un petit nombre d'élèves de cet établissement scolaire et leurs parents arrivent en vitesse pour entrer dans l'enceinte de l'école. Avant d'y pénétrer, le service de sécurité de l'école impose un contrôle Covid-19 (prise de température, port obligatoire des masques pour tout le monde et gel hydroalcoolique).
À l'intérieur, des dispositifs de lave-mains ont été placés presque dans chaque coin stratégique de l'école et à l'intérieur des classes. "Ce sont les enseignants et quelques parents d'élèves qui ont équipé l'école de ces moyens qui restent insuffisants", a expliqué le directeur de l'école, Abderrahim Aïdel. "Pour cette rentrée, l'APC est totalement absente.
Elle n'a rien envoyé, même pas de l'eau de javel ou des équipes pour désinfecter les classes", a-t-il ajouté amèrement. Les enfants en petit nombre courent à travers la cour de l'école. La plupart n'avaient pas porté de masques de protection contre la Covid-19. Les enseignants n'enseignent pas et apprennent aux élèves les gestes barrières.
"Ce n'est pas facile d'apprendre aux enfants ces gestes barrières, surtout avec ce manque de moyens", a lâché Lakhdar, un enseignant des élèves de 5e. "On nous a jetés dans l'arène sans aide. Avec nos propres moyens, nous allons tenir deux journées, pas plus. Il faut une bonne et réelle prise en charge et non pas des déclarations politiques et un maquillage de la vérité", a-t-il tonné.
Pour une enseignante, cette rentrée n'a pas été bien préparée par les autorités locales. "Cette rentrée a eu lieu seulement pour sauver les apparences, mais en réalité rien n'a été préparé pour démarrer une nouvelle année.
C'est pour la première fois que je vois une aussi mauvaise organisation dans nos écoles, surtout sur le plan de lutte et de protection contre le coronavirus", a-t-elle dénoncé. Les élèves, eux, timides et inconscients, n'arrivent pas à trouver leurs repères en ce premier jour de rentrée scolaire.
"Je suis contente de reprendre les cours mais je ne retrouve plus l'ambiance de l'année passée", a affirmé une élève de 3e année primaire. "Ma classe est divisée en deux, les horaires ne sont plus les mêmes et chacun a peur de l'autre", a-t-elle ajouté, en regrettant de ne pas embrasser sa maîtresse.
Les parents d'élèves appellent les autorités locales à prendre au sérieux la santé de leurs enfants et une bonne prise en charge des besoins des écoles primaires en moyens de désinfection. "Nous sommes le premier jour de la rentrée, notre école n'est pas encore dotée de moyens de prévention, surtout de désinfection.
Que faisaient l'APC et les responsables depuis 8 mois ' Pourquoi débloquer des milliards pour l'équipe de football et oublier ces établissements scolaires '!", a dénoncé un parent d'élève. "L'Algérie de demain vaut de ce que nous faisons de cette jeunesse aujourd'hui, une jeunesse bien formée, bien éduquée, une élite responsable qui prendra la destinée de ce grand et beau pays", a soutenu une grand-mère qui accompagnait son petit-fils.

Chabane BOUARISSA


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