Algérie

Instruments de la musique arabo-andalouse



Instruments de la musique arabo-andalouse
Malgré le rôle prédominant de la voix humaine et du chant, la musique arabo-andalouse connaît un nombre important d’instruments musicaux qui varient selon les styles, les genres et les régions.
Certains de ces instruments ont complètement disparu, d’autres sont confinés dans les musées et il ne reste à l’heure actuelle qu’un petit nombre d’instruments traditionnels dont l’existence se voit, de jour en jour, menacée par l’apport d’autres instruments à la fois orientaux et occidentaux.
Il ne s’agira ici que des instruments utilisés actuellement par la musique arabo-andalouse à Tlemcen.


Le Rebâb


C’est un instrument à cordes frottées, connu depuis la période préislamique. Il se trouve actuellement partout dans le monde arabe. Cependant le Rebâb est spécial, non seulement par sa forme mais aussi par son rôle important dans le répertoire classique.
Le Rebâb Maghrébin est une vièle en forme de barque dépourvue de manche, ce dernier étant le prolongement de la caisse qui consiste en une boite en bois (noyer, acajou ou cèdre). La table se compose de deux parties distinctes de facture différente. La partie supérieure ciselée est recouverte d’une lame de cuivre très mince ou en bois assez léger. Elle est ornée de deux ou trois rosaces finement ajourées. Les rebords élevés de cette partie sont garnis de nacre. Les côtés et le dos portent également des ornements de nacre ou d’ivoire incrustés dans le bois.
La partie inférieure, plus basse et moins longue, est recouverte d’une peau de chèvre très tendue. Vers son extrémité inférieure est fixé un chevalet oblique, généralement fait avec la moitié d’un petit cylindre de roseau ou avec un roseau de gros diamètre. Sur ce chevalet passent deux grosses cordes en boyau de mouton qui parcourent les deux parties de la table en passant sur un sillet arrondi, taillé dans du bois, de l’ivoire ou dans un os de bœuf pour rejoindre la tête qui fait un angle droit avec le corps de l’instrument. A ce cheviller de forme rectangulaire sont fixées deux grosses chevilles qui servent à régler la tension des deux cordes.
L’archet, petit mais assez lourd, est fait avec un morceau de fer en forme d’arc portant une mèche de crins de cheval.




Le Luth



C’est un instrument à six doubles cordes dont trois sont en boyau ou en nylon donnant un son aigu et les 3 autres sont en soie enroulé de métal donnant un son grave. Les cordes sont pincées au moyen d’un plectre. Le Luth est doté d’un manche long et d’une caisse de résonance peu profonde en forme de demi-coque. Sa forme et son nom actuel proviennent de l’ûd arabe du IXe siècle.



La Kouitra


Ancien instrument de musique arabo-andalouse, ressemblant beaucoup au luth arabe mais sa caisse de résonance est moins profonde, possède quatre doubles cordes en boyau pincées au moyen d’un plectre donnant ainsi un son grave.
Le dos de sa caisse, plus petite et moins profonde que celle du luth est fait de dix côtes environ, de bois léger (d’érable ou de sapin). Elle a le milieu ajouré dont le dessin représente souvent un vase fleuri.



La Mandoline


C’est un instrument à cordes d’origine italienne, dérivé du luth. La mandoline fut introduite dans la musique arabo-andalouse vers la fin du 17e siècle. Sa caisse est en forme de demi-poire, très renflée, et elle possède quatre doubles cordes en acier, accordées comme celles d’un violon. On en joue avec un plectre, qui crée l’illusion de tons soutenus par des trémolos rapides effectués sur les cordes de chaque paire.



Le Violon


L’introduction du violon ou alto européen ne remonte pas au-delà du 18e siècle. Son rôle est très important dans la musique arabo-andalouse. Traditionnellement, le violon repose, durant le jeu, sur le genou gauche du musicien, le manche tenu à plat dans la main gauche. Cette position permet à l’instrument de pivoter amenant les cordes au contact de l’archet qui est tenu par la main droite allongée dans un plan horizontal.
Aussi bien par son accord que par sa modalité d’exécution, cet instrument a réussi à s’adapter entièrement à la musique arabo-andalouse.


Le Nay (flûte)


Le Nay est une flûte oblique qui a un passé fort lointain. C’est un tube en roseau de 8 à 75cm, percé de 6 trous sur la surface supérieure dans les limites de sa moitié inférieure. Un septième trou, percé au-dessous, est placé exactement au milieu du tube.
Le Nay ne possède ni bec ni anche. Le son est obtenu en envoyant l’air du souffle sur le bord biseauté de l’instrument. C’est ce qui explique la tenue oblique. Il est appuyé légèrement sur la lèvre inférieure.
L’étendue sonore de cet instrument est fonction de la qualité du musicien. La nayâtî, avec son souffle, arrive à dépasser l’étendue des trois octaves.

La Derbouka


C’est un tambour en forme de gobelet dont la plus grande ouverture est recouverte d’une membrane (peau de chèvre) ; l’autre, plus petite, est laissée libre. Le corps de la Derbouka est de forme cylindrique ressemblant à un vase. Le corps est généralement en poterie, bois sculpté ou métal gravé.



Le Târ


C’est l’instrument rythmique par excellence de la musique arabo-andalouse. C’est un tambour sur cadre circulaire à peau de chèvre. Ses rebords comportent 5 trous portant chacun deux paires de petites cymbales en cuivre en forme de disque donnant ainsi un son métallique.
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