Les sciences économiques appartiennent-elles aux sciences dures ou aux sciences sociales'». Une éternelle question à laquelle Dr Benosmane, le directeur de l'Ecole Préparatoire des Sciences Economiques et de Gestion d'Annaba et trois autres professeurs en économie ont tenté d'apporter une réponse lors d'une rencontre organisée jeudi soir au niveau de l'institut français que dirige David Queinnek.Devant un parterre composé d'étudiants, d'universitaires, du consul général de France à Annaba et en l'absence du recteur de l'université de Annaba, les quatre intervenants ont défendu chacun sa vision de l'économie.En effet, ils sont allés plus loin que la définition générale de l'économie politique qui est une science de la connaissance des phénomènes de la production (Chrématistique), la distribution et la consommation des richesses, des biens matériels dans la société humaine. «C'est un sujet complexe, à débat et même polémique. Il l'est d'autant plus que les économistes ont dominé toute les scènes internationales». estime Dr Benosmane, le modérateur de cet important débat. A son coté, Dr Zaoui, un peu généraliste lorsqu'il affirme que : «la science économique a un vaste répertoire.Elle est sociale, politique ou encore physiocratique (industrielle) sinon capitaliste. Elle a été envahie par les mathématiques impliquant son évolution notamment en matière de statistiques. Elle est également une science à ?uvres dont les premières éditions remontent à plus d'un siècle.». Une définition qui sera plus cadrée par le pragmatique Dr Bouzereah. Selon cet élève de Dominique Strauss Kahn, «l'économie est une science exacte.Elle étudie le rapport entre la science/homme et science/nature». Les trois économistes seront vite contredits par Dr Bendiba qui n'a pas hésité à scier la branche sur laquelle ils sont assis. Pour lui, ces définitions ne sont pas vraies. «Les sciences économiques ne sont autre qu'une supercherie. Elles sont ni dures, ni mortes encore moins sociales. Le principe fondamental de ce qui est appelé science économique est de toujours pouvoir vendre un frigo à un esquimau. Le prix Nobel créé par la Suède pour cette spécialité ne fait que défendre un model d'économie par rapport à d'autres qui ne les arrangent pas.» martèle-t-il.L'assistance n'a pas hésité à s'interroger sur un model d'économie par rapport à un autre non sans chercher la définition finale des sciences économiques. C'est Dr Benosmane, le modérateur de ce houleux débat qui a conclu : «chaque pays a son propre model d'économie. Les modèles économiques ne sont pas transposables. Adopté par l'Algérie, le model économique de l'URSS plaidant pour une industrie lourde n'a pas réussi en Algérie car il n'a aucun effet entrainant sur les PME encore moins sur l'agriculture. L'économie de l'Algérie dépend du pétrole et de la valeur du dollar.Celui de la Tunisie dépend de la situation sécuritaire et du climat car il se base sur le tourisme et l'agriculture. Paradoxalement ces deux pays sont géographiquement liés». Rappelons que l'EPSE est une école qui prépare en deux ans les étudiants aux concours d'entrée des grandes écoles algériennes telles l'Ecole Nationale Supérieure de Commerce, l'Ecole Nationale des Hautes Etudes Commerciales, ou l'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et des Statistiques. Elle forme ainsi les prochaines générations de hauts dirigeants algériens, des secteurs publics et privés.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 22/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Gaidi Mohamed Faouzi
Source : www.elwatan.com