Algérie

Institut des télécommunications: Les étudiants en grève illimitée



Les 526 étudiants de l'Institut national des télécommunications «Abdelhafid Boussouf» ont entamé hier une grève illimitée pour, d'une part, amener les responsables de l'établissement à améliorer la qualité des repas et, de l'autre, à revoir à la hausse le taux d'admission à la formation d'ingénieurs fixée officiellement à 10%.

 Pour la première revendication, les étudiants affirment que la qualité reste à désirer et depuis l'ouverture du restaurant, vers la mi-octobre, les repas servis sont de piètre qualité et qu'en une semaine, ils n'ont eu que deux fois un repas avec viande. «C'est une insulte pour nous, d'autant que nos camarades des autres établissements du supérieur sont mieux considérés sur ce plan et donc pourquoi ce deux poids, deux mesures», affirme un étudiant en précisant que depuis qu'il a regagné l'institut au début du mois dernier, il a dû s'alimenter chez les gargotiers ou les fast-foods du coin. Leur espoir de voir la subvention qui leur est allouée quotidiennement s'aligner sur celle des établissements sous seule tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur, à savoir 100 DA, s'est volatilisée lorsque le ministère des Finances n'en a décidé que 70 au lieu des 55 en vigueur jusqu'à l'année dernière. Concernant le second point, ils revendiquent l'augmentation du taux d'admission à la formation d'ingénieurs au profit des diplômés du cycle court à savoir DEUA, et qui est de l'ordre de 10% et ceci par ordre de mérite. A ce sujet, leur revendication s'explique par le fait qu'en matière de chances de recrutement, un ingénieur est plus sollicité qu'un diplômé DEUA, d'autant qu'ils considèrent qu'ils ont été leurrés en optant pour cet institut sous tutelle du ministère des Postes et des Technologies de l'information dans l'espoir d'éviter la traversée du désert, à savoir le chômage. En plus, ils se demandent pourquoi les étudiants ayant suivi le tronc commun technologie en provenance d'autres établissements universitaires ouvrent droit à la formation d'ingénieurs, alors qu'eux, ils sont exclus de cet avantage, considérant qu'ils ont les aptitudes pédagogiques pour aller de l'avant, surtout qu'ils figurent parmi les dernières promotions de DEUA.

 Approché à cet effet, le directeur de l'Institut, M.Boutaleb, reconnaît que la subvention allouée quotidiennement aux étudiants pour la restauration, à savoir 55 DA, demeure dérisoire et que leur demande de l'augmenter à hauteur de 100 DA auprès du ministère des Finances n'a pas reçu l'écho favorable du fait que ce dernier l'a fixée à 70 DA. Cependant, M.Boutaleb, en poste depuis février 2009, a précisé que le budget alloué ne prendra effet qu'à partir de janvier 2010 et qu'en attendant, les responsables de l'institut étaient confrontés à un dilemme : soit ouvrir le restaurant en offrant des repas, certes de mauvaise qualité, ou attendre jusqu'au début de l'année. Sachant que le budget 2009 a été consommé, les responsables de l'institut ont pris l'initiative de ne pas priver les étudiants de la nourriture en empiétant sur d'autres chapitres du budget de l'institut. M.Boutaleb a également soulevé la question des créances de l'institut auprès de ses fournisseurs traditionnels et qui se sont accumulées depuis 2007 pour atteindre 15 millions de DA. Cette situation a terni l'image de l'institut auprès de ses fournisseurs qui ont refusé de renouveler leur service tant que leur situation n'est pas régularisée. A ce propos, cette question de subvention a été maintes fois relevée par les anciens gestionnaires de l'établissement sans qu'aucune solution ne soit trouvée par la tutelle. Concernant la seconde revendication, le premier responsable de l'institut a rappelé que les textes sont clairs à ce sujet et stipulent que le passage du cycle court au cycle long n'est autorisé que pour 10% des effectifs et ce, sur la base de l'ordre de mérite. Notre interlocuteur nous a fait savoir que la demande introduite auprès du ministère de l'Enseignement supérieur, la tutelle pédagogique, pour revoir à la hausse le taux à 30% a été refusée. La même demande vient d'être relancée, d'autant plus qu'il s'agit des 3 dernières promotions de DEUA. En plus clair, la balle reste dans le camp des décideurs centraux qui, pour ne pas sacrifier des centaines d'étudiants, devront faire des efforts aussi bien financiers qu'en matière d'opportunités de formation pour des étudiants qui considèrent qu'ils sont à la croisée des chemins.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)