Algérie

Instantané : Tata batata et Lalla sardina' délirent



La mercuriale des produits maraîchers fait des ailes ces derniers temps. Elle reste indexée, croit-on savoir, sur les prix des produits de la mer pratiqués par des vendeurs qui, eux, ne jugent plus utile d'afficher le coût du kilogramme sur leurs casiers. Inutile de dire que le couffin de la ménagère est mis à rude contribution au même titre que le pouvoir d'achat du smicard qui peine à boucler le mois. La virée que je me suis permis de faire hier, dans le marché de ma commune m'a laissé pantois. Je fais l'impasse sur le prix de la viande bovine à plus de 1100 DA le kg et celle ovine à 800 DA. Des prix qui grimpent au gré de l'humeur des maquignons qui, disent-ils, restent tributaires des pâturages et des fourrages. Si le citoyen a appris à composer avec la flambée cyclique de la viande des ruminants, il lui est difficile de remplir sa gibecière, surtout avec le tubercule dont le prix fait grincer des dents. On aurait pensé que le dispositif dit le Syrpalac (système de régulation des produits agricoles de large consommation) mis en place par le ministère de l'Agriculture allait dissuader les prédateurs de mettre le feu aux produits de base, notamment la patate, ce solanum qui a frisé ces derniers jours les 110 DA. L'effet contraire n'a pas tardé pour autant à se produire avec l'épuisement des stocks en attendant la fournée de l'arrière-saison, dit-on. Certes, il n'y a pas lieu de comparer notre pays aux Andes péruviennes où la pomme de terre est cultivée depuis 1000 ans, à telle enseigne où le pays de l'Empire inca pense transformer la fécule en farine de pain pour faire face à l'envolée du cours du blé. Mais chaque année, c'est la même chanson qui vient nous bercer, justifiant l'agression inflationniste de la pomme de terre, pendant que nos surfaces emblavées peinent à assurer la période de soudure. La sardine, elle, n'est pas en reste. Elle fait des moustaches, fait rougir la crevette et fait même bondir la daurade, me susurre un confrère. En dépit des 1200 km de côtes et d'une mer étale, le prix de ce produit halieutique aux bienfaits nutritionnels avérés, donne froid au dos et ne nous fait pas moins réfléchir avant de nous l'offrir. En attendant, les chalutiers sardiniers peuvent à loisir balancer le produit de la mer pour maintenir la mercuriale ; le poissonnier peut, de son côté, meubler les étals au moment où la bourse de la ménagère bat de l'aile.


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