On le sait, chaque individu est différent, mais les jugements portés sont toujours les mêmes. Comme autant d'a priori et d'étiquettes venant neutraliser le raisonnement objectif. « Gare-moi cette p... », dit un gardien de parking auto-déclaré. « On est pas à la plage c... », lance un jeune homme à deux demoiselles. La liste serait longue' Autant d'animosité qui traduit un manque de repères d'une jeunesse détachée des principes de ses aïeux, puisque l'Etat absent et l'éducation lacunaire ne les ont pas relayés. A l'heure où l'on parle de relancer le tourisme, comment pourra-t-on accueillir des étrangers de diverses cultures et horizons, si on ne se tolère pas soi-même ' Pourront-ils découvrir librement nos ruelles et boire une nouvelle fois le thé à notre table ' Les années noires n'ont pas uniquement fait des dégâts matériels, elles ont aussi semé la zizanie dans les consciences. « Diviser pour mieux régner », en cela, certaines personnes ont excellé. A tel point que les citoyens ont souvent peur d'eux-mêmes. Cette génération, qui a grandi avec la plus horrible décennie de l'histoire d'Algérie, n'a pas été prise en charge comme elle le méritait. Son lot quotidien est la frustration d'une jeunesse avortée. Les observations que l'on peut porter sur la société peuvent être lourdes de critiques, mais ce n'est pas aimer sincèrement les siens que de toujours leur montrer une image positivement faussée. Le jour où cette génération aura le courage de regarder ses blessures en face, elle trouvera, parmi les décombres, l'or algérien qu'elle porte dans son c'ur. Et peut-être qu'elle se souviendra des aïeux qui ont combattu pour l'unité et la liberté de l'Algérie.
Posté Le : 12/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : D. R. Laoufi
Source : www.elwatan.com