Algérie

Instantané : Profond malaise



Le décès de la jeune collégienne de la ville de Bône a fait couler, dernièrement, beaucoup d'encre et de salive dans le milieu scolaire. Un drame qui a fait réagir le premier responsable de l'éducation en rappelant à l'ordre, dans une note adressée aux établissements, les pédagogues qui recourent aux sanctions en porte-à-faux avec la réglementation en vigueur. Même un numéro de téléphone spécial a été mis à la disposition des élèves dans certains établissements, leur permettant de signaler les « écarts de conduite des professeurs » qui ne se plient pas à la décision de n° 02/171 du 1er juin1992, notamment, selon un professeur du moyen exerçant du côté de Bab Ejdid.Nous nous sommes élevés dans ces mêmes colonnes contre les châtiments corporels auxquels recourent les pédagogues dans la mesure où ce comportement d'un autre âge peut laisser des traumatismes indélébiles et, partant, peut influer sur le développement et l'épanouissement de l'enfant, particulièrement. Mais notre conscience nous dicte qu'il serait injuste d'imputer tous les maux de notre système éducatif au corps enseignant, même si, au risque de nous répéter, nombre d'instituteurs n'ont pas l'étoffe du « moualim » qui, autrefois, savait tenir ses élèves en respect. Ces derniers lui obéissaient au doigt et à l''il et la sanction, qui ne sortait pas du cadre pédagogique, donnait ses fruits. Au point où lorsqu'on voyait de loin le « moudariss » dans la rue, on détalait à toutes jambes pour ne pas avoir à lui répondre, le lendemain, de notre « errance ». Autres temps autres m'urs, me direz-vous. Les facteurs participant à une certaine déstructuration dans le cursus de l'élève sont légion, à commencer par la malvie et les conditions sociales des parents qui laissent à désirer.Ceux-là mêmes qui abandonnent leur progéniture à son propre sort. Car, comment expliquer le comportement répréhensible de certains adolescents qui osent, provoquent, voire insultent leurs professeurs tout en étalant leur éventail d'obscénités. Plus, les « kamiyate » de « ghobra » et autres psychotropes s'échangent sous table et parfois au vu du prof qui, tout en s'échinant à dispenser son savoir, fait mine de ne rien voir. D'autres profs sont traités de tous les sobriquets par des élèves qui, selon certains adjoints d'éducation, prennent entre deux séances de cours la tangente pour aller squatter un pan de trottoir et étaler leurs éventaires de produits. Les cas qui nous sont rapportés donnent le haut-le-corps et laissent deviner qu'il n'y pas seulement le système éducatif qui est malade. S'il est des profs qui n'hésitent pas à réagir en dénonçant le malaise, d'autres préfèrent subir, à leur grand dam, les incartades de certains voyous plutôt que de se faire agresser à l'arme blanche. Alors que nombre de directeurs d'établissement se cantonnent carrément dans leur mutisme devant de telles dérives, sous prétexte que le triste constat transmis à leur hiérarchie risque de mettre à mal l'image de l'établissement.
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