Algérie

Instantané : Malbouffe



Cette année, un programme de lutte contre les intoxications alimentaires est en train de prendre forme au niveau du département du commerce qui s'apprête à  renforcer ses effectifs de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes avec 3500 contrôleurs. C'est de bonne guerre dans la mesure où nombre d'établissements, notamment les restaurants et fast-foods sont moins regardants sur l'hygiène alimentaire. L'essentiel pour eux est de réaliser des gains substantiels dans un court délai, quitte à  envoyer des consommateurs au pavillon des urgences d'un hôpital, avec le haut risque de passer de vie à  trépas, suite à  une consommation d'une pâtisserie avariée, un sandwich de chawarma préparé sur le trottoir poussiéreux, une mahdjouba ou encore une pizza à  la mayonnaise au goût de rance, devenue un mets à  la mode prisé par les jeunes, très peu vigilants sur ce qu'on leur fourgue, etc. L'on s'interroge dès lors, et à  juste titre, sur l'absence de contrôle rigoureux censé àªtre effectué inopinément, dans les lieux de restauration collective au service défaillant, qui commettent des infractions d'ordre alimentaire. La malbouffe serait-elle justifiée par l'absence d'affichage de placards de sensibilisation destinés à  mettre sur ses gardes le consommateur, ou bien ce dernier n'en a cure des précautions à  prendre et des dommages causés à  sa santé suite à  l'absorption d'un produit vicié ' Nombre de produits alimentaires et agroalimentaires sont écoulés dans l'espace dit par fausse pudibonderie marché informel, dont les acteurs jouent le chassé-croisé avec les pouvoirs publics essoufflés par cette guéguerre à  laquelle ils se livrent sans résultats palpables sur le terrain de l'affrontement. La baguette de pain est exposée à  tous vents, au tournant de chaque rue, notamment dans les quartiers populeux, les sodas périmés sont déballés aux chalands moins regardants sur la qualité que sur le prix ainsi que des lots de boîtes de conserves douteuses cédées à  quelques dinars. La liste n'est pas, bien sûr, exhaustive, de ces produits dangereux devant lesquels les indigents BHC (Bureau d'hygiène communal) et services de contrôle brillent par leur absence. Quant au mouvement associatif, il semble faire du surplace, à  l'image de l'Association algérienne de promotion et de protection du consommateur qui guerroie avec de timides moyens du bord.


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