Algérie

Instantané : Le préjudice



L'état dans lequel se trouvent certaines parties du littoral renseigne sur le peu d'intérêt qu'accordent les pouvoirs publics aux biens touristiques. Ce patrimoine qui n'est pas renouvelable risque, si rien n'est entrepris afin de le sauvegarder, de disparaître à  tout jamais, privant les générations futures de leur droit naturel à  en jouir. Les plages de sable fin, qui faisaient jadis le bonheur des Algérois, sont devenues, au fil du temps, des zones de non-droit, où s'entremêlent constructions illicites et décharges sauvages. Coco-Plage, Alger-Plage, les Ondines, la Frégate, la Cigogne, Bateau cassé sont là quelques parties du littoral est algérois, qui n'ont gardé de beau que leurs appellations héritées de l'ère coloniale, le reste est un véritable désastre. Ces berges sont devenues des réceptacles pour toutes sortes de déchets. Pire encore, des torrents d'eaux usées finissent leur trajet dans la plupart de ses grèves. Aussi, des bidonvilles sont érigés à  même le sable, notamment à  Bateau cassé et à  Coco Plage. Les autorités locales, qui ont à  charge de protéger ces espaces communs, ont, depuis longtemps, renoncé à  cette mission, livrant le littoral aux pilleurs de tous bords. Les quelques plages qui ont, par on ne sait quel miracle, échappé à  cette destinée sinistre, se retrouvent entre les mains de gestionnaires qui n'ont rien à  voir avec le secteur du tourisme. Là où il faut lancer des projets de complexes touristiques dignes de ce nom, on s'obstine à  réaliser des camps de toiles ou des baraques en préfabriqué. A El Kadous, l'une des plages les plus sublimes de l'Algérois, avec un linéaire de plus de deux kilomètres de long et quelque cent mètres de large, la Direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (DJSL) vient de lancer des travaux pour réaliser un camp de jeunes aux allures de fortune, donnant à  la plage des apparences de bidonville. Il serait plus judicieux dans ce cas de figure de laisser les lieux dans un état vierge, plutôt que de les dénaturer par des actions conjoncturelles et hasardeuses. Le préjudice porté par la main de l'homme à  ce legs commun à  tous devrait susciter plus d'attention, d'autant plus qu'il s'agit d'un bien collectif.


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