Algérie

Instantané : La pluie tombe, la maison aussi



Après les dernières averses, nombre de chaumières ici et là dans la capitale et sa banlieue ont cédé sous la charge des eaux. Des précipitations orageuses ont  aussi causé des drames dans d'autres villes, provoquant des dégâts humains et matériels. La Casbah n'est pas en reste. Après la bâtisse de type colonial à  la rue Benachère, dont le plancher de la terrasse s'est effondré il y a quelques mois, une douira, située à  Zenqat Bouakacha, abritant quatre maisonnées vient de craquer lundi dernier. Dieu merci, aucune victime n'est à  déplorer, les locataires ont pu àªtre sauvés, qui par la fenêtre, qui par la terrasse et qui a réussi à  se soustraire des décombres...
Ce type d'effondrement suite à  des intempéries, on en compte à  la pelle. Ce qui reste pour le moins curieux, c'est moins le changement climatique qui prend au dépourvu les gens de la cité ou lorsqu'il pleut des hallebardes sur Alger la Blanche dont les avaloirs et caniveaux sont bouchés, que le défaut de prévoyance qui nous pousse à  nous complaire dans notre indolence et à  imputer la faute à  la fatalité. L'état vieillot de notre bâti urbain demeure, à  bien des égards, souffreteux en dépit des programmes de réfection dont les travaux engagés par des maîtres d'œuvre ne sont pas moins viciés. Que de demeures ont leurs parois craquelées avant de s'écrouler comme un château de cartes. Que de pans de balcons craquelant avant de finir en chute libre sur la caboche d'un quidam ou sur le capot d'un carrosse en stationnement... Dans le cas présent de La Casbah d'Alger, n'est-il pas vrai que pas moins de 15 bureaux d'études ont passé au peigne fin le bien immeuble lors de la phase d'urgence, dans le cadre du plan de sauvegarde de la séculaire cité et son secteur immédiat ' Ses demeures sont pourtant censées àªtre confortées par des étais en attendant l'opération restauration qui doit mobiliser des centaines de milliards de centimes. Mais lorsque le Ciel ouvre ses vannes, les locataires de l'ancienne médina prient le Tout-Puissant pour que leurs demeures soient épargnées. De deux choses l'une : soit les ferrés architectes et techniciens des BET sont passés outre l'opération étaiement des douirate qui se désagrègent à  la moindre giboulée, soit les habitations murées et marquées au rouge sont réinvesties par d'insouciants squatters qui osent le risque. La question reste tout de même posée : qui est responsable de ces accidents transformés parfois en drames '
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)