Algérie

Instantané : La loi de la trique



La wilaya d'Alger compte moins d'une vingtaine de parkings dont la moitié appartient au secteur privé. Des aires de stationnement dont la capacité ne dépasse pas les 6000 places pour plus de trois millions de véhicules qui circulent quotidiennement dans la capitale, selon l'ONS. Le reste des espaces réservés au stationnement relève de l'activité de fortune de certains voituriers qui font de ce créneau, aussi flemmard que juteux, leurs choux gras. En dépit de la décision 267 datant de janvier 2006 régissant l'activité des parkings et instituant une commission nationale chargée de l'encadrement des aires de stationnement, le terrain nous édifie sur le contraire dans la mesure où les supposés gardiens de voitures continuent à imposer leur diktat le long des trottoirs et dans les culs-de-sacs. Ils se les approprient et en font leur chasse gardée. Qualifié par fausse pudibonderie de gardiennage, cet exercice illégal est devenu, par la force de l'usage, un racket transformé en endroits auxquels recourent les jeunes qui se disputent des empans pour remplir leur besace. Une aubaine pour une catégorie d'individus qui répugnent à l'effort (une activité censée être réservée au 3e âge) et un poste d'emploi généré dans le cadre de la résorption du chômage, susurre-t-on. Trente ou cinquante dinars est le tarif auquel se voit astreint à débourser l'automobiliste qui gare sa bagnole pour aller faire ses emplettes dans la supérette du coin. La mercuriale du petit boulot atypique grimpe selon l'humeur du jour du racketteur pour atteindre les 100 DA. Munis de triques, de battes ou de gourdins, ces « écumeurs » d'espaces publics bravent l'autorité en sévissant sur le moindre empan de rue pour soulager leurs éventuelles proies en quête de stationnement, dont la plupart prêtent le flanc, notamment la gent féminine. Cette dernière préfère être la victime consentante en versant la thune que de faire face à la frayeur des « bombeurs » de torse qui ne prennent pas des gants pour abîmer le carrosse s'ils s'estiment contrariés. De grâce, basta ! Qu'on cesse de nous seriner qu'il existe une réglementation pour éradiquer ce mal urbain qui n'ajoute pas moins au caractère agressif de nos cités.


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