L'association Sauvons La Casbah avait pris l'initiative, dernièrement, de rendre moins lugubre la médina au regard de la charge des ordures qui enlaidissent son bâti qui crie déjà depuis des lustres sa peine. Les autorités publiques avaient elles aussi initié, dans un passé lointain et récent, tant d'opérations et de campagnes d'assainissement de l'ancienne médina où repose le saint patron d'Alger. Les responsables, au niveau de certains ministères, se sont élevés, non sans s'égosiller, sur la nécessité de conférer un cadre de vie propre et sain. Des expériences pilotes ont été menées depuis des décades par le MJS, en lançant des concours sur le plus propre et beau quartier. Des suggestions communales, émanant des laboratoires dits «écoville» pour une «houma propre» ont été formulées.Des plans échafaudés, dans le cadre du plan permanent et de sauvegarde de La Casbah, où département de culture, celui de l'environnement, wilaya et APC avaient décidé de prendre le taureau par les cornes pour débarrasser la cité, classée patrimoine mondial dans les tablettes de l'Unesco, de ses monticules de gravats et d'ordures. Mais toutes les opérations entreprises se révèlent un feu de paille. Les expériences ne dépassent pas l'aspect folklorique.
A croire que faire perdurer les actions écocitoyennes dans le temps pour en faire le sacerdoce de l'administré n'est pas algérien. On s'évertue tout juste à nettoyer les lieux symboliques, lors du passage d'une délégation d'officiels. Puis niet.
«La pièce du mythe de Sisyphe se retrouve régulièrement à l'affiche», disait, non sans pointe d'amertume Djaâfar Lasbet, ce sociologue et... enfant de La Casbah. Et d'interpeller les différents acteurs (administration et société civile) sur l'urgence «de rompre ce cycle infernal entretenu par (...) l'absence de solidarité et de concertation franche, les théories fumeuses, souvent stériles de certains acteurs». Ou d'autres qui aiment à répéter que «cela ne sert à rien», «ils ne feront rien». Ce qui ne résume pas moins cette autre façon, plus sournoise, pour dire «moi je ne fais rien».
«A quoi cela peut bien servir lorsqu'on décide, dans l'urgence absolue et en fonction des événements politiques, à mener des opérations coup de poing, dédiant des budgets conséquents et accordant des moyens colossaux pour retirer les ordures et gravats résultant des démolitions, confortement, réhabilitations et interventions privées, souvent non concertés et qui, du coup, débordent le dispositif mis en place et alimentent les points d'accumulation de déchets conflictuels '», s'interroge en substance notre interlocuteur.
A notre tour de cibler les véritables sources de «honte» qui irriguent ces parcelles et font croître la plaie béante qui déshonore notre cité, vilipende notre histoire, insulte la mémoire d'un patrimoine collectif et la résume, via les ordures et les gravats, à une cité en reste, sans passé ni présent ni avenir !
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Posté Le : 13/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Tchoubane
Source : www.elwatan.com