Algérie - Revue de Presse

Instantané : L'homme qui cache la forêt


S'étendant sur une aire de plus de 500 hectares, le massif forestier de Baïnem constitue un des poumons pour la capitale dont la couverture végétale se rapetisse, faut-il souligner, au fil des ans. Nombre d'arboretums, créés à  l'époque coloniale, et présentant de nombreuses espèces d'arbres ou d'essences ligneuses sous forme de collections le plus souvent thématiques, ont disparu ou en voie d'extinction, nous révèle un des responsables de l'INRF (Institut national de la recherche forestière). Des institutions se sont arrogé le droit d'ériger des installations non sans avoir rogné sur cette végétation forestière, au moment où d'autres indélicats responsables profitaient du désordre qui régnait lors de la décennie noire, pour abattre les arbres avant de les débiter en billes destinées à  la vente. Des superficies boisées de chêne liège, eucalyptus, cyprès et autres conifères que dépouillent des aigrefins, laissent place à  des clairières. Il n'est pas moins vrai qu' «un sot ne voit pas le même arbre qu'un sage», disait William Blake. Eh, oui ! Je suis aussi invité à  opposer à  ces escamoteurs de forêt le bon sens que résume Le Chant du monde de Jean Giono : «Il y a dans la forêt des bruits qui ressemblent à  des paroles.» Mais les déprédateurs semblent agir parfois à  leur guise, au moment où la direction générale des Forêts conduit un programme de réhabilitation des espèces endémiques tels que le pistachier de l'Atlas en zones steppiques, l'arganier, l'acacia radiana et le cyprès du Tassili en zones sahariennes, à  travers de grands projets de reboisement, intégrant l'option de la sylviculture saharienne. Par ailleurs, la Journée internationale des forêts (21 mars), qui coïncide avec le premier jour du printemps, verra certainement certaines institutions et mouvements associatifs prendre part à  des actions de reboisement. C'est de bonne guerre dans la mesure où on planche sur la réhabilitation de la couverture forestière de nos massifs atteints de calvitie. L'on s'interroge, enfin, si l'opération «Un enfant, une école, un arbre» lancée il y a quelques années, visant la plantation de 8 millions d'arbres dans les écoles et dans les lieux avoisinants est maintenue ' Les enfants qui observent un break scolaire seront-ils de la partie ou feront-ils défection pour une cause aussi noble que celle de mettre en terre un plant ' Un geste qui, en somme, épouse l'esprit de la sagesse du dramaturge romain Caecilius Statius : «Il faut planter un arbre au profit d'un autre âge.»
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