Algérie

Instantané : L'absurde



Toutes les activités de l'administration sont mises en veille, à la veille de l'élection. Les services publics ne réagissent que par à-coups, préférant retarder le règlement des problèmes des administrés qui les sollicitent. Cette situation vécue à chaque veille d'élection est remarquée partout dans les administrations locales et centrales. Une telle attitude renseigne sur cette « peur » qu'ont les administrés d'être des « mal compris » par des supérieurs, mais surtout le peu de cas qu'il font des soucis des gens. A ce silence des « autorités », s'ajoutent les pratiques des APC qui engagent, à l'occasion, des travaux d'embellissement dans les artères principales de leur commune, en prévision d'une visite officielle de l'homme choisi. Cela tient du burlesque. A La Casbah, des bâtiments, qui donnent sur la place, sont en train d'être chaulés alors que d'autres s'effondrent. Les élus ne manqueront pas, le moment venu, d'organiser des bains de foule à leurs « bienfaiteurs ». A chaque échéance, c'est toute la machine qui est mise en branle, mais c'est surtout les intérêts des citoyens qui sont bafoués. Au lieu de faciliter la vie de leurs administrés, les responsables la rendent encore plus insupportable. Des élus de l'APC portent, pour l'occasion, une autre casquette : celle de directeur de campagne et se disputant des strapontins. Des élus du RND s'en prennent à leurs collègues du FLN, pourtant partenaires dans la grand rassemblement que constitue l'alliance présidentielle. Une coalition qui semble autoriser aussi bien des coups de gueule que des coups bas. A chacun sa manière. Les bachaghas, des temps actuels, sont plus audacieux que leurs ancêtres, mais surtout plus insidieux. Quand ceux de l'époque coloniale s'efforçaient d'aider leurs coreligionnaires, ceux qui se donnent en spectacle actuellement les « utilisent » d'une manière éhontée pour parvenir à leur fin. Tout est excusé et tout s'explique. La présidentielle ne fait qu'aiguiser des appétits qui se manifestent durant toute l'année. Et qu'on ne vienne pas leur apporter la contradiction car chacun claironne et fait la courbette comme il peut aux puissants du moment.


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