Algérie

Instantané : Flibustiers



Sur ordre de la daïra de Bab Ezzouar, des familles ont été chassées le mois dernier des chalets situés à la cité Ali Amrane de Bordj El Kiffan, lit-on dans les colonnes d'un titre. L'expulsion est motivée par l'occupation d'indus occupants de locaux que des familles sinistrées du séisme de mai 2003 avaient, toute honte bue, sous-loués. Ces derniers avaient, bien entendu, cédé en sous-main des biens immeubles appartenant à l'Etat, sans juger bon de remettre les clés, après avoir décampé. Une manière de se sucrer sur le dos de celui qui héberge. En d'autres termes, il n'y a pas mieux que de se permettre d'avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière à titre gracieux. Une plèbe qui, en plus de profiter de l'aubaine providentielle, use d'entourloupette pour soutirer la thune à ceux qui sont dans la même détresse. Cette angoisse de vivre dans la précarité et d'attendre de décrocher, comme eux, le fameux sésame : un toit, une famille. Flouer l'autre est devenu monnaie courante, depuis le bas de l'échelle, me diriez-vous ! Moi, l'ingénu, je n'ai de cesse de m'interroger sur ce type d'arnaque. « Vous vous faites du mouron pour rien, monsieur », me dit-on, avant de m'asséner froidement ce leitmotiv : « Hada houwa laqmach, khoud wala khelli ! ». Plus, des fonctionnaires corrompus proposent aux familles priées de débarrasser le plancher de payer 50 bâtons rubis sur l'ongle pour voir leur situation régularisée. Corrompus et corrupteurs se passent la main et s'entraident en excellant dans l'art de la sournoiserie' Il y a quelque chose de pourri dans le bled, surtout lorsque, dans la foulée, je prends connaissance, non sans un pincement au c'ur, de logements sociaux et LSP dont bon nombre sont sous-loués, prenant à défaut la loi sur l'incessibilité, sous le regard amorphe des pouvoirs publics. Dieu du ciel, quel monde vivons-nous !!! Car, ne nous voilons pas la face, des F3 et des F4 attribuées sous des formules d'aides personnelles par l'Etat se voient transformés en butin, voire un fonds juteux par de prétendus bénéficiaires dont les dossiers attestent, pourtant qu'ils sont prioritaires. Ils sont dans l'urgence. Ils sont mêmes aux abois ! « Wallah chi iddahak, chi ibaki », me susurré-je, moi le niais à qui échappe cette clé qui me permet d'oser. Cette clé d'accès à l'arnaque, à la fois tragique et comique.


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