Les élus communaux chargés de la gestion des circonscriptions ont du mal à faire sortir leurs cités de leur torpeur. L'administré était invité à croire qu'avec la formation que les premiers magistrats de la commune avaient suivie l'an dernier, les choses allaient bouger sur le terrain et que la société civile serait mise à contribution pour améliorer son cadre de vie, enlaidi au fil des ans.
Des programmes d'action sont mis en avant par les responsables locaux quant à la réalisation de quelques centres commerciaux, écoles, CEM, bibliothèques, bitumage de quelques tronçons de route, revêtement de trottoirs et envoi de quelques groupes d'enfants en colonie de vacances. Quant à l'espace public, le constat ne prête guère à l'optimisme : le squat, l'anarchie et l'insalubrité demeurent le triptyque dominant. Si l'administré se plaint d'un désagrément, signale une tare ou attire l'attention sur une nuisance au niveau de l'APC, cette dernière se contente au mieux d'enregistrer le malaise avant de le transmettre à l'Epic qui ne bouge pas. Les deux parties se renvoient la balle en avançant des arguments qui ne tiennent pas la route. Même lorsqu'il s'agit des eaux usées qui ruissellent le long d'une rue, un trou béant occupe une chaussée ou un mur qui risque de céder, cela ne demeure pas une urgence pour les responsables chargés de réagir. Cela fait partie du décor ambiant de la plèbe. Le mal ne devient menaçant que lorsqu'il y a intervention de la haute sphère pour leur faire entendre des vertes et des pas mûres. Une manière de nous édifier sur l'expression « tag âla man tag ». Il y a paresse quelque part. Il y a duplicité dans le jeu aussi. On se rend compte, non sans peine, que le mal est viscéralement profond. Les élus, si vous avez l'heur de les croiser, vous font comprendre que l'Algérie tourne sur ce rythme et suivant l'humeur du jour. « On n'y peut rien », disent-il sur un ton narquois. Même les agents mobiles de la police communale, dite de proximité, ne sillonnent plus les rues pour relever quelque carence dans la cité. L'opération n'était finalement qu'un fétu de paille. Les scooters ont pris la tangente ou sont hors d'usage, c'est selon... les élus aussi. Difficile de les accrocher. Ils sont soit en réunion soit en mission. Ils seront omniprésents, à vous promettre monts et merveilles, à l'approche du prochain vote pour quémander vos voix.
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Posté Le : 19/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Tchoubane
Source : www.elwatan.com