Algérie

Instantané : «Baladia» amorphe



Est-il normal qu'une commune soit bloquée le long de la mandature de ses élus ' Est-il correct d'abandonner la gestion d'une baladia à  des administrateurs contestés par les élus eux-mêmes ' Considère-t-on comme naturel qu'une gestion publique soit gérée à  partir d'un café maure ou entre une partie de «ronda» et une autre de dominos et qu'on «règle» ce qui est censé àªtre mené par les plénières ' Mais comme la nature a horreur du vide, on s'autorise, sans gêne aucune, à  cogiter en conclave qui flaire la collusion. On fait des siennes, histoire de se venger de ses adversaires et faire pourrir davantage la chose publique en attendant les prochaines urnes. Entre-temps, la collectivité se ronge les sangs en prenant son mal en patience devant l'inertie de l'institution de base où les plénières, qui décident  lors des délibérations  de la fiabilité d'un projet, sont court circuitées, sous le regard complice parfois, du wali délégué qui fait dans l'atermoiement lorsqu'il ne réussit pas à  trancher le nœud gordien. Les exemples sont légion, et à  titre d'illustration, l'on s'interroge, de manière naïve, sur le sort réservé au fameux projet de la médiathèque de Bologhine qui a déjà englouti, il y a quelques années, des centaines de millions de dinars, sans que l'ouvrage voit le jour. L'on est tenté de croire que l'ambition a été mise sous l'éteignoir, le dossier mis au rancart et l'argent du contribuable rangé dans la case des pertes et profits... La situation ne prête pas moins au pessimisme dans la gestion des assemblées élues, dont le premier magistrat de la commune qui fait des pieds et des mains lors de la campagne électorale pour ratisser large. Mais à  l'heure de l'épreuve et de la vérité du terrain, il ne manque pas de s'en défendre petitement : «Lorsqu'il s'agit de gérer les projets de routes et de gaz de ville, par exemple, (nous n'avons) aucun mot à  dire, mais quand il s'agit de gérer les problèmes quotidiens des citoyens, c'est (nous) qu'on désigne», lit-on dans un quotidien. «Le maire est donc le premier qui accuse le coup du manque de confiance, et ses prérogatives sont limitées», poursuit sur un ton amer notre cheikh el baladia qui répète à  l'envi et de manière languissante, qu'il n'a pas les coudées franches pour répondre aux desiderata de la plèbe. L'on se demande, dans la foulée si le nouveau projet de code communal qui semble avoir introduit d'importants changements dans la gestion, la mission ou encore le fonctionnement des assemblées communales, saura faire réfléchir les élus, qui, posant une candidature bidouillée et boiteuse, se pressent à  courtiser les électeurs.


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