Instantané : Au forceps ! Alger : les autres articles

Après trois décades, voilà que le Métro d'Alger pointe le nez et sort du tunnel, au grand bonheur des usagers et surtout des curieux qui se sont empressés de l'emprunter. Le rêve devient réalité. Ce projet de transport collectif avait été lancé, rappelons-nous, au tout début des années quatre-vingt du siècle dernier, mais ralenti par des difficultés financières (chute du prix du baril de pétrole) et l'insécurité dans les années noires, avant d'être relancé en 2003. Il y a lieu de rappeler que le projet du Métro d'Alger a été imaginé dans les années 1970, et l'étude prévoyait un réseau de 64 km. Mais le sous-sol d'Alger se révéla difficile à creuser, ce qui s'ajoute à une topographie irrégulière.
Les travaux n'avancèrent plus qu'au ralenti, voire au forceps. Seules quatre stations furent réalisées en 15 ans, depuis 1988 où Cosider et Sider mirent tout leur savoir-faire en matière de génie civil. De Chadli à Bouteflika donc, que d'eau et d'encre ont coulé dans le tracé labyrinthique du Métro d'Alger. Et voilà que ce chemin de fer souterrain voit le jour, mobilisant des ressources financières bien plus importantes qu'initialement, soit 900 millions d'euros pour cette première phase de la ligne qui s'étire sur près de 10 km (Haï El Badr ' Grande-Poste). Les potentiels passagers, quant à eux, jubilent de voir ce moyen de locomotion réduire leurs tracasseries au quotidien, dès lors que cela réduit le stress et l'anarchie que présentent les autres moyens de transport urbain, qui permet un gain de temps très appréciable, réduit les retards au travail sans compter le facteur écologique.
Beaucoup d'automobilistes se résolvent à ne pas se servir de leurs bagnoles dans la mesure où ils ont la possibilité de traverser 10 km en moins d'un quart d'heure. «C'est tout bénéf», laissent-ils entendre. D'autres usagers, en revanche, estiment que le tarif proposé par la RATP El Djazaïr est hors de leur bourse. Des griefs lancés par-ci, des jérémiades esquissées par-là quant à la tarification du titre du transport jugée au-dessus de leurs moyens. Il est vrai que des formules (abonnement, carnets avec réduction, forfaits pour scolarisés, étudiants et personnes âgées, notamment) seront appliquées par la direction, mais croire que le coût du ticket est très élevé ne serait-il pas exagéré '
A fortiori, lorsque nous comparons le coût du trajet en taxi sur un parcours de 10 km en ville, voire dans un tacot-bus bondé comme une boîte à sardines pendant les heures de grande affluence ! Faisons aussi le parallèle lorsque nous déboursons pas moins de 1000 DA/ mois pour nos forfaits ou cartes prépayées mobiles ! A méditer.