Algérie

Instantané : Artisans, ces laissés-pour-compte



Dans le cadre du mois du patrimoine, l'OGEBC a organisé, lundi dernier, à  Dar El Aziza, une journée d'information au cours de laquelle un point de presse a été animé, devant un parterre d'invités dont le mouvement associatif, par des responsables du secteur de la culture et de l'APW d'Alger autour du document finalisé qu'est le plan permanent de sauvegarde et du secteur sauvegardé de La Casbah qui doit àªtre soumis au Conseil des ministres, la seconde phase des travaux d'urgence, l'Agence chargée de suivre l'opération de restauration, l'arsenal juridique, le sempiternel casse-tête du relogement des locataires et la récurrente question du squat des demeures étayées et murées. Au-delà de cette journée qui a éclairé un tant soit peu notre lanterne sur le Plan permanent de sauvegarde et permis une virée dans le dédale de La Casbah, le centre de formation professionnelle Ourida Meddad a été invité pour donner un aperçu sur le travail des élèves stagiaires dans les métiers traditionnels. Ce centre, créé en 2001 pour former des artisans destinés à  répondre, entre autres aux besoins des chantiers lancés dans l'ancienne médina en matière de restauration de boiserie, de sculpture, céramique et marbre, emploie quelque 200 élèves qui font leur apprentissage dans des locaux très exigus. L'étroitesse des lieux réduit, il va sans dire, la marge de manœuvre du directeur de l'établissement, Omar Aberkane, qui ambitionne, dit-il, d'introduire l'apprentissage d'autres métiers traditionnels susceptibles de pourvoir les entrepreneurs qui se plaignent du manque criant, sinon de l'absence, de la main experte dans la restauration de certains modules du patrimoine matériel. Peine perdue, il se bat les flancs face à  une administration qui fait la sourde oreille. Le hic, nous susurre-t-on, est que les frais émoulus du centre ne trouvent pas de débouchés. Ils sont livrés à  eux-mêmes. Très peu d'entreprises daignent faire appel à  leur doigté au moment où l'entreprise A. Girard d'Avignon, chargée de la restauration de la basilique Notre Dame d'Afrique, n'a pas hésité à  puiser dans ce vivier, en s'attachant les services de jeunes sculpteurs sur bois et les formant, à  l'occasion, dans le chantier- école aux métiers de la taille de pierre sur patrimoine ancien. Ils gagnent grassement leur vie et sont, désormais, à  pied d'œuvre sur le chantier de la basilique St-Augustin à  Annaba. Dans la foulée, l'on s'interroge combien de jeunes stagiaires participent au chantier de restauration de la mosquée Ketchaoua, sinon aucun, dira, non sans dépit, l'artisan Ismaïl Yeddou. Et combien de locaux demeurent fermés dans La Casbah, alors qu'ils peuvent àªtre exploités par de jeunes artisans qui viennent de boucler leur cursus pratique ' Je vous y invite à  faire un détour pour s'en apercevoir.
 


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