Algérie

Instantané : A livre ouvert Alger : les autres articles



Instantané : A livre ouvert                                    Alger : les autres articles
En marge du 16e Sila, tenu sous le signe «Le livre délivre», la romancière Malika Mokeddem déplore «le nombre très réduit de librairies en Algérie», estimant que cela «décérèbre les gens, particulièrement les plus jeunes». Un constat on ne peut plus vrai établi par la fille de Kenadsa, surtout que les éditeurs et les libraires, laisse-t-elle entendre, ne conjuguent pas leurs efforts pour assurer la distribution, notamment dans l'arrière-pays où même les bibliobus font l'impasse. Il est évident que le livre reste cet outil irremplaçable, voire indétrônable et le meilleur compagnon de l'enfant, qui, de nos jours, se voit envahi par une foultitude de gadgets de divertissement technologiques qui «bouffent» le plus clair de son temps.
L'on a vu les pères et mères de famille, comme lors de chaque Sila, se ruer vers les stands du parascolaire pour offrir l'outil pédagogique à leurs enfants, mais ce désir ardent et subit tranche énormément dans d'autres espaces de savoir de la cité. Une virée à travers les artères de la capitale nous édifie sur un état des lieux où le livre a perdu sa place au profit de produits plus rémunérateurs. Tant de libraires ont fini par troquer leur raison sociale, bousculés par les fast-foods, habillement zen, magasins de cosmétiques et d'électroménagers qui constituent le nec plus ultra le long de certaines rues, grouillantes de va-et-vient de chalands attitrés. On colle à l'air du temps et on s'échine à faire florès des pieds et des mains dans des échéances qui n'attendent pas, susurre-t-on.
Hormis quelques bouquinistes qui rempilent pour occuper quelques pans d'espace public et les véritables libraires professionnels qui font de la résistance, l'exercice de libraire ne semble plus faire recette. Dans le même sillage, la plupart des bibliothèques municipales ont mis la clé sous le paillasson, et si elles sont ouvertes, elles sont pratiquement pleines de vide, tant la désaffection, notamment de la communauté scolaire est criante. Il n'est pas moins vrai aussi que très peu de nos écoles, collèges et lycées consacrent un espace de lecture destiné à l'épanouissement de l'élève.
«Les autres structures ne disposent pas de budget ou de salle», disent des responsables de l'éducation. Réplique simpliste et esprit terre à terre à l'endroit d'un ancien prof de lycée qui leur administre cette évidence : «ll meurt dans le déshonneur celui qui n'aime pas les livres et n'a pas confiance en eux».


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