Algérie

INSTANTANE



À la recherche du temps perdu Une ville gérée convenablement suppose l?existence d?un ordre urbain strict, rigoureux qui garantit une lisibilité et une visibilité des actes, des faits et des pratiques sociales. Il y a toujours une logique, un bon sens, une raison souveraine qui prévalent dès lors que l?on décide de vivre en collectivité. L?observation même empirique et superficielle de notre vécu quotidien nous met en face d?un grand nombre de distorsions, de dysfonctionnements, d?atteintes parfois sérieuses à cet ordonnancement de la cité. Je ne veux pas étaler la liste de tous ces manquements à la règle. Elle est tellement longue. L?anarchique côtoie l?illégal qui fait le lit de l?informel. Toute une série de processus chaotiques, disparates qui sont loin de faciliter la vie en société. L?analyse de ce désordre urbain, sa dénonciation n?ont pas manqué, démontrant qu?il y a une quête enfiévrée d?un retour vers la cohérence. Un rejet du désarroi et de l?à-peu-près. Toujours est-il que dans cet affaiblissement préoccupant de l?ordre, dans ce délitement qui tend à devenir chronique et permanent, la responsabilité de l?Etat et du citoyen est lourde. S?agissant de la force publique, force est de dire qu?elle réagit souvent avec lenteur, tiédeur pour régler les problèmes et limiter les excès. Elle donne l?impression de parer au plus pressé, de limiter les méfaits. Pourtant, l?Etat a pour charge l?ensemble des actes de gestion, l?émission des droits et des règles applicables. Dans les faits, il colmate les brèches et ne recherche qu?à rattraper le temps perdu. Une bonne gouvernance dépasse ces seuils et limites. Quant au citoyen, son effacement, son émiettement, son désintérêt pour la chose publique lui jouent de mauvais tours. Son existence en pâtit inéluctablement. Et pour cause. En définitive, les acteurs principaux que sont l?Etat et le citoyen sont en situation de carence flagrante. De leur démission, ou impossibilité à opérer une riposte vigoureuse, la place est faite au désordre. Une boîte de Pandore qui libère ses turpitudes et ses tournements.


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