Le fric, c?est chic !
En notre bonne ville d?Alger, le luxe s?affiche avec insolence, la richesse s?étale ostensiblement, les trains de vie fastueux et princiers se font voir. Il y a suffisamment de signes, de preuves, pour s?en convaincre. L?aisance toise ou côtoie de loin la pauvreté, la précarité. Des villas cossues, des demeures somptueuses narguent d?humbles logis quand ce ne sont pas de misérables masures. Le lecteur me pardonnera ce terme, mais la plèbe dont je fais partie, a trop succombé aux mythes, à la mythologie des champions de l?hyperbole du verbe. Elle se réveille flanquée et hantée par ce sentiment détestable de lendemains aléatoires et incertains. Le « pragmatisme » carnassier qui prévaut ne s?accmode ni des élans du c?ur ni d?un altruisme aussi généreux soit-il. En pareille circonstance, le rôle de l?Etat est plus que crucial pour atténuer les inégalités, réduire les clivages, niveler les écarts. Vaste programme. Une gageure. Mais lorsque le citoyen observe que l?argent impose sa loi partout et jusque dans le menu détail, il s?indigne. Un exemple parmi d?autres. A Bab El Oued, quartier on ne peut plus populaire, des marchands poussent l?outrecuidance, la plaisanterie de proposer des fruits à des prix inaccessibles, qui donnent le tournis. On ne saisit pas vraiment la logique commerciale qui anime ces négociants. La tarification sonne comme une provocation. Se peut-il que la « croissance » tant vantée par les pouvoirs publics ait choisi d?élire domicile dans ce quartier comme par effraction ? Il y a juste à côté un marché de fruits et légumes qui nous ramène très vite sur terre. La qualité de la marchandise est souvent médiocre et les gens s?approvisionnent en fonction de leur maigre revenu. Quant à ces fruits défendus qui ressuscitent le supplice de tantale, pour les personnes démunies, nul doute qu?ils sort destinés à d?autres quidams qui roulent carrosse. C?est un peu la morale de l?histoire. Est-il encore nécessaire de la rappeler ? Où faut-il simplement s?en offusquer ? D?autant que pour les deux cas, il y a toujours l?opportunité de le faire sans se saigner les veines.
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Posté Le : 11/07/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed B.
Source : www.elwatan.com