Algérie

Instantané


Instantané
Errare humanum est, perseverare diabolicum» est une locution latine qui signifie que «l'erreur est humaine, persévérer (dans son erreur) est diabolique». Une expression on ne peut plus juste dès lors que tout le monde peut se tromper par méconnaissance ou inadvertance, mais s'entêter dans sa bourde sans essayer de se corriger est par contre inexcusable.C'est le cas de ceux qui sont chargés ces derniers temps de fixer ces plaques toponymiques au coin des îlots d'immeubles de la capitale et sur lesquelles des inepties sont transcrites sur fond bleu. Si les services «compétents» à l'époque du GGA n'ont pas hésité à reconduire, honteusement, les plaques baptisées à l'époque de l'administration coloniale du nom de Montagnac de triste mémoire, Louis Rouget le voleur de poules et autre Louis Paysant, caporal de l'armée française, la nouvelle équipe à qui échoit la mission de refaire les plaques ne s'embarrasse guère de continuer à confondre le juste et le faux, surtout lorsqu'il s'agit de traduire ? de l'arabe au français et vice versa ? rue, boulevard, avenue ou chemin baptisés des noms de X ou Y.Une virée à travers les artères de la cité nous édifie sur le travail expéditif relevé sur ces plaques refaites à coups de centaines de millions avec en prime une foultitude de bêtises. Une rue qui devient boulevard, un boulevard qui se mue en avenue, une avenue qui se transforme en rue, une rue qui déborde sur un boulevard, à l'image de la rue Mohamed Bouras dont la voie porte deux plaques avec une dénomination éponyme à l'extrémité de la rue et l'autre, débouchant sur l'artère Zoudj Ayoun, sur laquelle on lit «boulevard du 1er Novembre».Aussi, il y a de quoi perdre son latin ou son arabe, c'est selon, lorsque la traduction d'une langue à une autre liée à l'indicateur de voie fait couac. Sur nombre de plaques, le boulevard, l'avenue ou la rue deviennent nahdj en arabe. La lexicologie arabe est-elle si pauvre que cela, au point de ne pouvoir lui conférer l'odonymie appropriée 'Le boulevard Emir Khaled, sur le front de mer à Bologhine, se transmue en avenue, alors que cette dernière est censée prêter plutôt à une voie de communication urbaine plantée d'arbres avec une large voie, ce qui n'est pas le cas, car le terme «boulevard» est ce qui sied le mieux comme valeur urbaine à l'artère Emir Khaled, a fortiori lorsqu'il s'agit de rempart, alors que le boulevard Omar Lounès (ex-bd de Flandres) se rapetisse pour devenir en langue arabe rue (chari'e). Quant à la transcription éculée des noms attribués aux voies publiques et l'impasse sur les numéros des habitations, les cas ne sont pas moins légion.


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