Algérie

Instantané



Instantané
Fraîchement installé dans ses fonctions, le directeur de la jeunesse, des sports et des loisirs, Tarek Krache, retrousse les manches avant de s'attaquer à un chantier à Alger. Un chantier qui est loin d'être une sinécure, dans la mesure où il s'agit de soustraire les jeunes de l'oisiveté, la violence urbaine et les éloigner des vices sociaux.Il importe pour ce faire de se doter non seulement de structures et de les équiper, mais aussi et surtout d'encadreurs. C'est une évidence niaise lorsqu'on sait que les ressources humaines, (entendons par là les cadres) au niveau de ces structures font défaut, à cause d'une gestion défaillante dont font montre les 80 responsables d'établissements de jeunes au niveau d'Alger. Jugeant utile, le directeur prend son bâton de pèlerin pour voir de plus près «les méthodes de gestion des structures» et tout ce qui ne tourne pas rond. Ce qu'on appelle diagnostiquer le mal avant de prescrire le remède. A dire vrai, nos structures pèchent par la médiocrité des cadres qui sont à court d'idées en matière d'initiatives pédagogiques supposées capter l'intérêt de la gent juvénile. On préfère se complaire dans le simplisme et le «facilisme», à l'image de l'Epic Arts et culture qui, à travers sa soixantaine de structures, ménage ses efforts en s'employant à faire dans la culture de bazar, prêtant le flanc quelque part à la paresse, voire l'indigence. Hormis quelques salles où défile le «chtih oua rd'ih», comme se plaît à le rabâcher sur un ton cynique un responsable de la culture, et la «tahtaha» qui accueille les épigones du chaâbi, pas grand-chose n'est dédié aux amateurs des autres arts.Où sont passées les activités d'il y a une quinzaine d'années, lorsque conférences, rendez-vous littéraires, lecture publique, séminaires, animation théâtrale et contes pour enfants meublaient les médiathèques ' On semble davantage préoccupé par la gestion de l'urgence et les cérémonies protocolaires que par la mise en place d'une stratégie performante à même de canaliser les enfants et les ados dans des créneaux culturels et artistiques divers.Voilà un bel exemple à suivre : la ville de Medellin a réussi en dix ans à réduire le taux de criminalité de 80%, grâce à un programme d'activités efficaces : ouverture de crèches, de salles d'exposition, de lieux de rencontres, de bibliothèques, de ludothèques, d'écolothèques et d'autres espaces récréatifs pour enfants et d'expression artistique pour les jeunes. Le sombre passé de la ville de Pablo Escobar est, dit-on, bien loin derrière elle. Un résultat qui doit mettre la puce à l'oreille à nos responsables, surtout que le chef du service de la recherche et analyse criminelles à la Direction générale de la Sûreté nationale, insistait, il y a une année, sur la nécessité de «réaliser des infrastructures de loisirs et de culture» aux alentours des cités et des quartiers.




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