Instantané

Par un juste retour des choses, il est aujourd'hui difficile de convertir un gardien autoproclamé de parking en ouvrier professionnel. La transmutation, dépourvue de quelques passages transitoires, est aussi difficile que de vouloir changer les habitudes des hommes.Une génération entière de jeunes ont, des années durant, eu recours aux métiers requérant le moins d'efforts possibles. Leur départ des trottoirs ?où ils ont élu domicile pour un travail rémunérant mais qui n'exige aucun effort ? pour les échafaudages des chantiers est non sans résistance. Aussi la politique des pouvoirs publics en matière d'emploi des jeunes est loin de favoriser la création de richesse. Les jeunes qui veulent s'insérer dans le monde du travail ont tendance à basculer majoritairement dans l'apathie et la fainéantise.Du métier de plagiste à celui de gardien de parking, en passant par agent de sécurité et veilleur de nuit, les jeunes se dirigent de plus en plus vers ce genre de professions, si toutefois il s'agitde profession. Par ailleurs, les crédits octroyés aux jeunes dans le cadre du dispositif de l'Ansej sont utilisés dans des créneaux symptomatiques d'une inertie générale.Les jeunes acquièrent, grâce aux prêts qui leurs sont accordés, des équipements qui n'rentrent pas directement dans les processus de production. Ils achètent des camionnettes et des fourgons pour se convertir en transporteurs. Démystifiant cette activité en la rendant à sa juste consistance, il est question en fin de compte de prendre du plaisir derrière un volant en sillonnant les routes. Dans d'autres secteurs, il y a un manque de main-d'?uvre pénalisant, notamment dans l'agriculture.Les pouvoirs publics parlent même de recourir à une main-d'?uvre chinoise pour compenser le déficit, alors que des milliers de jeunes occupent les moindres espaces publics et font mine de garder les voitures. La société a perdu, au fil du temps, les repères et les valeurs qui devraient être les siens tels que le travail payant, qui doit être revalorisé. Aucun mérite ne doit passer par autre chose que le travail.