Intégrer la flore naturelle dans la ville, c'est affirmer le rôle environnemental des villes à travers l'écologie et répondre peu ou prou au bien-être de la population. Malheureusement, on ignore cette nécessité urbaine qui se résume dans le contact des citoyens avec la végétation qui reste un élément important de leur quotidien.Ni sondage, ni statistiques ne nous permettent de nous situer sur le taux de l'espace végétal dans la cité. Planter pour embellir la ville, son quartier, tisser des liens et accueillir la saison des amours, c'est aussi un moyen de se réapproprier et d'améliorer son cadre de vie. Le spectacle des fleurs et des papillons est un plaisir qui embellit la ville et le jardinage collectif, favorise les rencontres, les discussions, le lien social. En termes plus clairs, c'est un moyen de redécouvrir et de comprendre la nature et sa place dans la ville.Que ce soit un chardon, une centaurée mauve ou une ortie brûlante, elles naissent, échangent avec leur environnement (les insectes, la terre, le soleil, l'air), se reproduisent et meurent, avant de renaître de nouveau. Leur absence n'est pas synonyme de propreté, mais signifie une pauvreté biologique ainsi que socioculturelle. Malheureusement, nos communes ne cultivent pas cet écogeste de faire apprivoiser, à travers la tenue de floralies, la ménagère avec un environnement verdoyant, et les actions associatives en matière de sensibilisation des citoyens autour de la création d'espaces verts sont apathiques pour ne pas dire inexistantes.On voyait poindre, autrefois, avec les premiers balbutiements du printemps, la mante religieuse, la coccinelle et le papillon qui se mêlaient aux herbes folles au pied des arbres et des fleurs qui enjolivaient les espaces publics. Ces acteurs de la vie semblent disparaître de notre cadre de vie, fauchés par les concrétions urbanistiques que conjugue le décor hideux des monticules d'ordures qui inondent nos quartiers. L'on se rappelle aussi du cordon du Sahel algérois ou de ce fahs toute en exultation avant que le béton gargantuesque ne vienne ravir la chaîne osmotique à Dame Nature.Les lotissements, plantés dans les milieux urbains et suburbains, ne semblent plus avoir cette capacité ni cette propension à faire corps commun avec le milieu végétal qui amadouait notre quotidien. Au moment où sous d'autres cieux la végétation est en plein c?ur des villes et les habitants transforment les terrasses de leurs immeubles en jardin, nos cités se complaisent à détruire les équilibres durables. Un bien amer constat qui nous rappelle avec justesse et pertinence cette sagesse populaire grecque : «Si on arrache une fleur, on dérange une étoile.»
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Posté Le : 16/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Tchoubane
Source : www.elwatan.com