Algérie

Instantané



Instantané
En 2006, Yazid Zerhouni, alors ministre de l'Intérieur, s'était essayé, à travers une circulaire réglementaire relative aux «mesures d'encadrement des activités de surveillance des parkings de voitures», à mettre fin à l'anarchie qui caractérisait notre espace public. Six ans plus tard, son successeur, Daho Ould Kablia, déclare de manière péremptoire qu'«il n'est plus possible de continuer à s'accommoder du comportement anarchique de jeunes dés?uvrés qui s'autoproclament gardiens de parkings» (?) et «l'Etat va placer les parkings publics sous l'autorité de la police». Présentement, l'anarchie règne en maître dans la cité et le diktat des gardiens de parking se poursuit en toute impunité.Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces deux décisions ont fait chou blanc. Les bombeurs de torse et porteurs de gourdin sévissent encore et toujours dans nos cités, dictant leur loi et rackettant les automobilistes en quête d'une portion de stationnement le long d'un trottoir.Certaines communes se sont empressées de délivrer, dans le cadre de «Tachghîl echchabab» des autorisations d'exercice à des jeunes, sans se soucier ni de la gestion ni de la destination de l'argent soutiré aux automobilistes. Ces derniers se voient contraints de faire le dos rond et de dépocher les picaillons exigés manu militari par le porteur de batte qui se fait passer pour un auxiliaire de la mairie, mais sans aucun indice permettant de l'identifier : ni présentation de carte, ni remise de ticket. Le tarif est tributaire, bien entendu, de l'humeur du jour du voiturier, de la tronche du «client» et du carrosse qu'il conduit.La gent féminine passe, elle, pour être une proie facile. «On m'a fait débourser 500 DA», confie une dame outrée par cette pratique des nouveaux nababs du côté de la rue Larbi Ben M'hidi. «Je suis obligée de payer au risque de voir ma bagnole amochée», ajoute-t-elle désemparée. Et si le client ose demander au gardien margoulin un ticket en contrepartie du flouz qu'il lui aura versé, un chapelet d'insanités s'abat sur lui non sans voir une matraque brandie au-dessus de sa tête. Des voituriers qui opèrent par bandes au détour de chaque rue et cul-de-sac trimballant un «mess-ness» à la main. L'on s'interroge où va cet argent ' Dans la trésorerie de la «baladia» ou dans la poche du petit baron racketteur ' Cette façon d'agir serait-elle un droit acquis pour le «détrousseur» dès lors que l'usage se transforme à la longue pour devenir une loi ' Enfin, les automobilistes attendent toujours la mise en place de parcmètres annoncés maintes fois par la puissance publique. Pour peu que l'opération se ne révèle pas un feu de paille.




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