Alger ne ressemble pas aux autres capitales du monde, y compris les moins nanties d'entre elles. L'anarchie qu'elle affiche dans ses rues n'a de commune mesure que l'impuissance des autorités locales à contenir le phénomène.Ces dernières sont évidemment désignées du doigt du fait que le spectacle désolant se produit sur leur territoire. Les trottoirs sont envahis, les chaussées sont obstruées de marchandises et même des tronçons d'accotement de routes nationales à grande circulation sont rognés par des marchands informels. L'image de désolation est affligeante à tout point de vue. Anarchie, saleté, insécurité sont autant de problèmes imposés à la cité.Le commerce informel attire les jeunes dés?uvrés par le gain facile qu'il assure et le sentiment de désobéissance à l'ordre établi qu'il procure. C'est une sorte de vengeance des marginalisés aux responsables politiques incapables de leur assurer un avenir prospère avec un emploi stable et valorisant. Le squat du trottoir et de tout autre espace public en exposant des produits de contrefaçon s'impose alors comme la solution idoine capable de caser des milliers de chômeurs.Et la jonction entre l'informel et l'import par conteneurs est vite établie et fortifiée. Cette liaison d'intérêt rend toute solution du problème dans le domaine de l'impossible. Effectivement, les autorités locales, pointées du doigt, ont beau construire des marchés de proximité, des marchés couverts et des locaux commerciaux à coups de milliards, mais ils sont restés tristement vides.Ils sont boycottés par des commerçants habitués à occuper les trottoirs pour échapper à tout éventuel contrôle des structures étatiques. Des opérations coup-de-poing lancées par intermittence par les pouvoirs publics ne donnent plus de résultats, tant ces opérations sont conjoncturelles. Elles sont menées timidement pour ne pas enflammer le front social capable de déstabiliser.
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Posté Le : 22/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Guissem
Source : www.elwatan.com