Algérie

Instantané


Instantané
Visiblement le marché informel a la peau dure. Plus les officiels parlent de son éradication imminente, plus les points noirs se multiplient à travers nos cités. Alors que le département du Commerce avance qu'il vient de réussir à réintégrer 70% du commerce interdit dans le circuit des marchés de proximité, l'UGCAA affirme, en revanche, que moins de 30% de ce négoce, qu'on nomme pudiquement informel, sont dégommés des rues, balayant du coup le chiffre pompeusement gonflé, à tort ou à raison, par le département du Commerce.L'on peut aisément booster le taux de réussite de l'opération éradication de ce commerce qui échappe au Trésor public non sans parasiter le commerce légal. Mais la réalité est là. Elle est têtue et l'on ne peut cacher indéfiniment le soleil avec un tamis. L'automobiliste qui sillonne la wilaya, que cela soit du côté du lieudit Bateau cassé ou du côté de Climat-de-France ou de Zoudj Ayoun, pour ne citer que ces lieux essaimés par la cohue, peut constater la pagaille qu'affiche l'espace public et pour les automobilistes et pour les piétons qui peinent à se frayer un chemin.Aussi, les petits revendeurs que le département du commerce s'attelle à introduire dans un canal réglementaire, à travers la réalisation de marchés de proximité flambant neufs, ne font qu'à leur tête en imposant leur loi. Ces petits barons de la rue, en effet, ne daignent rejoindre les carreaux de vente de ces structures réalisées à coups de milliards de dinars mises à leur disposition. Ils estiment que le circuit dit informel est plus fructueux et leur permet de mieux «racoler» le chaland.En témoigne la rue Ahmed Bouzrina (ex-la Lyre), dont le parcours, une fois libéré du squat, il y a quelques années, a été aussitôt reconquis par leurs épigones qui n'ont cure de boucler toutes les issues. Rappelons-nous du marché de proximité couvert de Zoudj Ayoun, dont les pensionnaires sont ceux-là mêmes qui investissaient la rue Bouzrina. «Il est pénible pour un résidant de ce lieu de rejoindre ses pénates, tant le moindre empan est congestionné par un quelconque éventaire de chiffe et autres articles destinées à la ménagère», n'ont de cesse de tempêter les citoyens qui habitent les parages.Même topo du côté de la rue Ali Amar (ex-Randon) où, susurre-t-on par-ci et par-là, l'espace public le long duquel se dressent les étals de fortune -notamment ceux des produits pyrotechniques- se monnaye à prix fort et il est quasiment impossible qu'une voiture sillonne le parcours en diurne. Aussi, dans les abords du marché des Trois-Horloges sis à Bab El Oued, l'occupation des lieux par les «propriétaires fictifs» de carreaux à ciel ouvert est devenue une évidence par la loi de la force, à défaut de la force de la loi.


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