Algérie

Instantané


Instantané
Le séisme qui a frappé la capitale, le 1er août, met à nu une nouvelle fois l'état de délabrement des habitations de la capitale. «Rien qu'à Alger, il y a au moins 150 000 habitations qui représentent un véritable danger pour leurs occupants, car elles ne peuvent résister à une forte secousse tellurique», révèle Abdelkrim Chelghoum, professeur en génie parasismique et président du Club des grandes catastrophes.Ce chiffre effarant donne des frissons dans le dos, a fortiori lorsque les images de la télévision nous montrent cette jeune dame qui a échappé bel à un effondrement du toit de son gîte à La Casbah. «J'ai failli recevoir les toilettes de mon voisin habitant le palier supérieur sur ma tête, n'était le destin», sanglote-t-elle. Si la question de réhabilitation du vieux bâti colonial nourrit l'actualité, celle des douérate traditionnelles de l'antique cité n'est pas en reste.Les images défilant presque en boucle sur certaines TV privées apostrophent le téléspectateur sur le délitement des demeures plus que précaires, suscitant le haut-le-corps. On voyait des architectes spécialisés en restauration se dépêcher sur les lieux, casque de sécurité sur la tête et calepin en main, pour noter les lézardes des murs, les trous béants des plafonds et autres colonnes et rampes d'escalier gisant à même le patio.«Notre maison a été classée rouge par le CTC, il y a plus d'une dizaine d'années, mais les autorités semblent insensibles à notre cas», s'écrie un couple habitant une autre bâtisse traditionnelle, montrant son ras-le-bol. Les douérate qui risquent de céder dans le dédale casbadji sont légion et l'on s'interroge, dès lors, sur les motifs qui président à leur non-étaiement lors de la phase des travaux d'urgence ! Alors pourquoi les demeures murées par l'Office de gestion et d'exploitation des biens culturels (OGBEC) ont-elles été de nouveau squattées 'Mieux encore, des locataires usent d'entourloupe au risque de leur vie : des pensionnaires de la rue Driss Hamidouche (ex-rue de La Casbah) ont fait voler en éclats un tirant ceinturant leur maison pour la laisser s'effondrer et bénéficier, au final, d'un appartement gratis ! Quoiqu'il en soit, cela ne dédouane pas plus la politique adoptée depuis le séisme de 2003 et les doutes concernant le respect des normes antisismiques ne sont pas à écarter. A dire vrai, l'on ne semble pas retenir la leçon de cette catastrophe, les vieux réflexes réussissent toujours à reprendre le dessus.


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