Instantané

Est-il malvenu de dire que les échéances annoncées par nos responsables concernant la réception de certains ouvrages ne sont quasiment jamais respectées ' Pourtant, l'on ne peut ne pas s'interroger sur les motifs qui président à avancer sur un ton aussi prometteur que rassurant les délais de livraison de tel ou tel projet ou l'opérationnalité de tel ou tel service public ' Soit on trouve un malin plaisir à abreuver les auteurs de déclarations de fausses informations relatives aux travaux d'avancement du projet et des conditions qui l'entourent, soit que le maître d'ouvrage dresse son constat ? après le démarrage du chantier ? qui consiste à établir que les clauses sont bafouées par le maître-d'?uvre lequel, à son tour, fait endosser la responsabilité à l'entrepreneur en butte à un imbroglio administratif ou l'impute à la source d'approvisionnement de matériaux, si l'on écarte quelques ennuis techniques.Plus, nos responsables ont cette tendance à clamer toujours haut et fort que les retards accusés ne relèvent jamais de leur compétence ni de leur département, sinon de la volonté des autres intervenants? L'on retiendra, à ce titre, trois projets de réalisation ? la liste n'est pas exhaustive ? pour le compte de la capitale, dont les délais de livraison échappent aux «annonceurs» au regard des dates approximatives qu'ils balancent à l'opinion. C'est devenu une tradition pour nos responsables que de rechercher davantage l'effet d'annonce, quitte à rectifier le tir par la suite. Si l'on concède aussi que nos gouvernants peuvent «bâtonner» la date de livraison des ouvrages qu'ils se hasardent ou s'empressent de fixer initialement, il est pour le moins inconvenant de se planter d'une année, voire plus.Le stade 5 Juillet dont la date de réception était arrêtée ? après travaux de réhabilitation ? pour la fin du premier semestre 2015 et qui devrait donc abriter la finale de la Coupe d'Algérie de la saison prochaine, ne sera pas rouvert à la compétition avant la fin de l'année 2016 ? si on exclut tout impondérable ? selon le ministre, M. Tebboune? Autre projet, la ligne maritime qui devait être opérationnelle, le 1er juin de cette année, pour rallier les deux rives de la baie d'El Djazaïr, voit sa date de mise en fonction reportée aux calendes grecques? Le numéro un du département des Transports, M. Ghoul, s'aperçoit non sans légèreté après le 1er juin ? date promise pour la mise en service ? que les stations de cabotage ne sont pas réalisées ! Bizarrerie ou drôlerie ' Voilà ce qu'on appelle mettre la charrue avant les b?ufs.Côté transport par câble, les futurs usagers du téléphérique Oued Koriche-Bouzaréah peuvent prendre encore leur mal en patience. Reportée d'un mois à un autre, depuis plus d'une année, la ligne qui étrennera la navette n'assurera pas la première desserte commerciale avant le début du mois de septembre prochain, à cause, apprend-on du maître de l'ouvrage, de l'inertie ou du retard généré par la SDA dans la pose du dispositif approprié. Et passe encore d'autres chantiers qui traînent, sinon qui voient carrément le valet posé sur le maillet?