Instantané

Boici un dossier sur lequel aucune erreur n'est permise sous peine d'hypothéquer l'exploitation de la structure pour de longues années à-venir. Il s'agit de l'équipement de la salle de spectacle, appelée «Zenith».Aujourd'hui que la réception du projet avance à pas rapides, il est temps pour le maître d'?uvre de penser à ce chapitre, aussi important que la réalisation. Car équiper une salle de spectacle n'est pas comme équiper le bureau du chef. La technique son et lumières est un métier à part qui détermine la qualité du spectacle.L'Algérie ne forme pas, hélas, des ingénieurs dans ce domaine ; mais depuis une dizaine d'années, les festivals appellent, du moins pour certains comme le Dimajazz, une qualité technique supérieure. Il n'est plus question de revenir en arrière sur ces exigences. Hier, lors d'une sortie sur chantier, le wali Hocine Ouadah a du avoir un aperçu de la situation. Ce chapitre n'a pas été prévu dans la conception du projet et personne autour du wali ne sait combien ça coûte ni où et comment trouver l'équipement qui sied à l'ouvrage et aux ambitions désignées pour cette salle. Mais la peur est de voir les autorités déconsidérer le dossier, étant donné leur ignorance (y a pas de honte) de la question. «Je suis profane en la matière», avait déclaré le directeur des équipements publics.Honneur à lui pour son honnêteté. Il faut maintenant joindre l'acte à la parole et convoquer des compétences capables de penser et agir ès qualité. Des personnes rodées au langage du métier : acoustique, décibels, système de son, backline, table 32 pistes?bref, un savoir d'initiés pour lequel, les cadres de la wilaya sont totalement étrangers. La solution facile consiste à confier au constructeur chinois de choisir, commander et installer un matériel.Grossière erreur qui risque de nuire fatalement à l'infrastructure, une fois réceptionnée. Il y a cependant un exemple à méditer : avant la réception de Riadh El Feth, au milieu des années 1980, l'Etat avait commandé auprès d'une grande maison internationale, un système de son et lumières très performant. Dans le contrat, il était exigé aussi la formation d'ingénieurs algériens. Depuis son ouverture, la salle Ibn Zeydoun, c'est d'elle qu'il s'agit, a pu construire une réputation enviable.