Instantané

Le commun des mortels que nous sommes, ne peut, faute de moyens financiers, prétendre à des soins à l'étranger, contrairement à nos dirigeants qui, ne faisant pas confiance au système national de santé, préfèrent les cliniques et les hôpitaux étrangers. Jusque-là, on peut considérer que c'est normal, puisqu'il s'agit en fin de compte de leur propre argent. Qu'ils en fassent ce qu'ils veulent ! Dans le système capitaliste, ce genre d'écart est acceptable. L'éthique et la morale étant reléguées au second plan, la qualité des soins se paye donc selon les moyens de chacun. Cependant, le constat dans le domaine de la prise en charge médicale chez nous lève le voile sur des pratiques non seulement scandaleuses, mais honteuses.Les gens de la haute sphère ne déboursent pas un centime. Ils se font soigner aux frais de l'Etat, et ce, en dépit des salaires faramineux qu'ils perçoivent. En privilégiant ces citoyens de première zone, on prive les malades qui croupissent dans les lits des hôpitaux, qui plus est dans des conditions lamentables. Les petites gens que nous sommes ne bénéficient même plus dans les hôpitaux algériens de soins ordinaires. Pour ce faire, il faut l'intervention de tierces personnes dites «connaissances». Sans ce paramètre déterminant, les malades ne peuvent bénéficier d'une qualité de soins acceptable.Dans certaines structures hospitalières, on accueille les malades avec cette question intimidante : «Qui vous a recommandé '» En l'absence de cet élément de taille, qui est le «piston», le malade ne s'attendra qu'à des soins de moindre qualité. C'est là que le bât blesse, c'est que ceux qui profitent des soins à l'étranger ne s'en cachent même pas. Le mépris affiché envers les citoyens est arrivé à un point où l'on ne prend même pas compte de son avis.