Algérie

Instantané



Instantané
Alger peine à se départir de sa hideur urbaine. A se défaire de sa grisaille... Avec l'avènement du premier magistrat de la wilaya, elle tente, toutefois, de mobiliser ses troupes de nettoiement de voirie pour cadrer avec ce qu'on appelle le programme «Blanche Algérie». On débloque à souhait des dizaines milliards de dinars, voire plus pour venir à bout de l'insalubrité publique avec laquelle on a appris à composer. A l'EPIC Netcom, qui s'occupe de la collecte et du nettoiement de la moitié des communes d'Alger, on décide de grossier le potentiel de ressources humaines avec 6000 postes budgétaires, notamment au niveau des services d'hygiène des communes et de l'établissement de wilaya Extranet ? nouvellement créé ? qui aura la mission de débarrasser les tonnes de gravats et d'immondices qui jonchent l'autre moitié de la wilaya.Les édiles à qui il est reproché de «ne pas assurer convenablement leur rôle» sont désormais instruits pour «mettre en place un plan d'hygiène et suivre au quotidien son exécution», apprend-on. Qu'à cela ne tienne. Et c'est tout le mal qu'on souhaite à une cité qui, depuis des décades, n'a pas réussi à se défaire du décor crade dans lequel elle se drape honteusement. Une ville plombée à un paysage laid. L'on est en droit, cependant, de nous interroger sur cette initiative de Monsieur le wali, visiblement de grande envergure qui, espérons-le, ne se confinera pas dans une opération feu de paille.Autrement dit, une agitation trompe-l'?il qui met le paquet en termes de moyens financiers et matériels, l'espace d'un temps, avant de sombrer une nouvelle fois dans «une cité déchéance». Car des opérations de ce genre, on en a connues déjà ? rappelons-nous des années soixante-dix du siècle dernier. Résultat ' Les responsables ont fini par chanter comme une casserole. Aussi, M. Zoukh et son équipe doivent-ils se casser la nénette, user de plus de force et d'esprit et se triturer davantage les méninges pour faire valoir une stratégie susceptible de réussir le pari, celui de rendre Alger propre, digne d'une mégalopole qui ne traînera plus dans les profondeurs du classement établi par le magazine british The economist. Il ne serait pas moins faux de déployer des sommes faramineuses et booster les effectifs et le parc roulant de Netcom et d'Asrout en occultant de faire le travail de sape, celui de la sensibilisation à tous les niveaux, principalement envers la société civile.Hormis quelques comités de quartier et associations environnementales qui activent peu ou prou, les autres font preuve d'apathie, sinon se contentent de jeter la balle à l'autre. Quelque part, il y a maldonne : on perçoit comme gênants les défauts d'autrui, alors qu'on ignore les siens propres. Ce qui signifie que d'aucuns voient la paille dans l'?il du prochain et ne voient pas la poutre dans le leur. La salubrité publique semble désormais une urgence, voire une priorité dans une ville qui a perdu le réflexe. Celui de l'écogeste.




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