Algérie

INSTALLATION, AUJOURD'HUI, DE LA NOUVELLE APN



Il succédera à Abdelaziz Ziari à la tête de l'Assemblée populaire nationale dont la toute nouvelle législature démarre aujourd'hui à l'occasion de la cérémonie officielle d'installation de la nouvelle composante issue des élections législatives du 10 mai dernier.
M. Kebci- Alger (Le Soir) - Lui, c'est l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, qui a piloté la liste de son parti, le FLN, dans la wilaya de Souk- Ahras, où il est né un certain 7 décembre 1946. Il sera sans aucun doute le troisième personnage de l'Etat après le président de la République et Abdelkader Bensalah, qui préside le Conseil de la nation. Il était question à un certain moment qu'il dirige la liste du FLN au niveau d'Alger, pressenti dès le départ, à prendre le relais de Ziari. Celui-ci, ayant senti le «manège» et lâché par ses «sponsors» d'en haut, s'est, à la toute dernière minute, retiré de la course aux dernières législatives, accouchant même d'un communiqué, le 26 mars dernier, où il justifiait sa décision par son souci de s'inscrire «dans le sillage des réformes entreprises par le président de la République et votées par le Parlement, qui visent, entre autres, à accorder plus de chances aux nouvelles générations dans tous les domaines, notamment dans la politique ». Une sortie que plus d'un observateur politique averti des us et coutumes du sérail n'a pas hésité à mettre sur le compte d'un forfait de dernière minute, affirmant mordicus que Ziari tenait absolument à briguer une seconde mandature. Une ambition qui s'est, malheureusement, heurtée au niet catégorique de Abdelaziz Belkhadem qui s'est abrité derrière une décision irrévocable du président de la République. Et comme la tête de liste de la capitale faisait l'objet de beaucoup de convoitises de par la symbolique qu'elle suggère, la direction du FLN a renvoyé tous les potentiels prétendants à leurs wilayas d'origine et a opté pour une solution médiane, en gratifiant de cet honneur le président du Haut-Conseil de la langue arabe, Mohamed Larbi Ould-Khelifa, Cela dit, le choix porté sur Harraoubia pour diriger la toute nouvelle APN est loin de relever du hasard, encore moins du fait que l'homme fasse partie du cercle restreint des hommes de confiance du premier magistrat du pays. Bien d'autres paramètres, liés notamment à l'équilibre régional, ont plaidé en faveur de l'ancien recteur de l'USTHB de 1983 à 1989. Militant du parti au pouvoir qui vient de retrouver une «seconde vie» à la faveur des 208 sièges arrachés le 10 mai dernier, depuis quarante ans, il intégrera le comité central dont il sera membre de 1989 à 1998 avant de se faire élire député de 1987 à 1991 et d'être nommé ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en automne 2002, poste qu'il n'a jamais quitté depuis. En plus de ce parcours politique, Harraoubia «traîne» un CV scientifique et professionnel assez étoffé. Titulaire d'un doctorat 3e cycle en sciences physiques, chimie macromoléculaire obtenu avec mention, il a l'avantage de parler trois langues, le français, l'arabe et l'anglais, et professe dans les universités depuis 1972. Il a aussi rejoint plusieurs entités universitaires aussi bien régionales qu'internationales comme l'Association des universités africaines qu'il présidera entre 1984 et 1989, le Comité mixte d'évaluation et de perspectives qu'il coordonnera de 1985 à 1989, l'Association internationale des universités dont il a été membre entre 1983 et 1989 ou encore le Conseil des universités maghrébines qu'il coordonnera de 1989 à 1990. Cela en sus d'ouvrages, de thèses et autres innombrables communications dont il est l'auteur. Mais au-delà de ce CV donc, qu'il doit partager avec bien de militants du parti à qui doit échoir la présidence de l'APN, Harraoubia a un autre atout : celui de tirer ses origines de l'est du pays. Une «carte» qui fait de lui l'homme idéal pour présider la nouvelle APN, le Conseil de la nation étant dirigé par un homme de l'ouest et membre du RND, l'autre parti sur lequel s'appuie le président pour mener sa politique. C'est, d'ailleurs, le même raisonnement qui est adopté concernant la désignation du Premier ministre et de certains postes-clés de l'Exécutif Et c'est dans cette logique que Ahmed Ouyahia, du centre du pays et de surcroît originaire de Kabylie, cette région «rebelle et frondeuse de tradition » que l'on ne peut oublier d'intégrer dans toute stratégie du pouvoir, qui est bien parti pour succéder à lui-même. Ceci quoiqu'un autre personnage, Abdelmalek Sellal, très proche du président et partageant le même profil qu'Ouyahia, soit cité cette fois-ci comme potentiel Premier ministre comme à maintes reprises par le passé. Mais tout indique que c'est le patron du RND qui poursuivra la mission à la tête de l'Exécutif.
M. K.
DOYEN DES NOUVEAUX DEPUTES
Mohamed-Larbi Ould-Khelifa présidera la première séance
Il présidera, le temps de la séance de son installation aujourd'hui, la toute nouvelle Assemblée populaire nationale. C'est ce que, en sa qualité de doyen des nouveaux députés, lui confèrent et la Constitution et le règlement intérieur régissant le fonctionnement de l'auguste Assemblée. Mohamed-Larbi Ould-Khelifa, puisque c'est de lui qu'il s'agit, aura l'insigne honneur, en compagnie du plus jeune des nouveaux parlementaires, à diriger les travaux de la toute première session de la nouvelle assemblée, avant de céder la place au président qui sera élu parmi les nouveaux élus et que sera sans nul doute, Rachid Harraoubia, le ministre sortant de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, élu sur la liste FLN dans la wilaya de Souk-Ahras. Ould Khelifa, ce septuagénaire, originaire de Béjaïa, en Kabylie, mais ayant vécu longtemps à Laghouat avant de débarquer dans la capitale, est titulaire d'un doctorat en sociologie en 1971 en Grande-Bretagne. Il a eu à professer au sein du département de psychologie de l'Université d'Alger avant d'en devenir le chef. Il épousera une assez modeste carrière politique puisqu'il sera appelé, en 1980, par feu Mohamed Ben Ahmed Abdelghani, alors chef du gouvernement, pour diriger le secrétariat d'Etat chargé de la culture et des arts populaires jusqu'en 1982 avant de se voir confier l'enseignement secondaire et technique de janvier 1982 jusqu'à 1984. Il sera peu après nommé ambassadeur au Yémen (1985-1988) puis en Iran (1988-1991) avant de se voir confier le Haut-Conseil de la langue arabe. Celui qui a piloté la liste du FLN dans la capitale à l'occasion des dernières législatives a à son actif bien des ouvrages, dont La révolution algérienne : Données des défis(1971), Le Développement et la démocratie en Algérie (1982), en sus de plusieurs recueils et autres entretiens culturels.




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