Cette localité a connu deux journées consécutives de violences.
Tunisie
De notre correspondant
Pour la deuxième journée consécutive, les violences ont repris hier, à Siliana, entre les milliers de manifestants venus de toutes les délégations du gouvernorat et les forces de l'ordre, qui ont utilisé gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc pour les disperser. Les affrontements ont fait 124 blessés, selon des sources médicales, qui ont indiqué que les blessés, dont des cas «graves», ont été admis à l'hôpital régional de Siliana ou dirigés vers les hôpitaux de Tunis, à une centaine de kilomètres.
Présent sur place, le député du bloc démocratique à l'Assemblée nationale constituante, Iyed Dahmani, a précisé, dans une déclaration à Radio Mosaïque FM, que «la marche était pacifique ; ce sont les forces de l'ordre qui ont commencé les hostilités en utilisant les gaz lacrymogènes sans aucune raison». M. Dahmani a expliqué que «les habitants sont en colère contre la marginalisation et l'Union régionale du travail a décidé une grève générale de protestation. Mais la situation a empiré suite aux déclarations calomnieuses du gouverneur de la région et du porte-parole du ministère de l'Intérieur, qui ont maquillé la réalité». «Ceux qui ont participé au mouvement d'avant-hier (entre 8000 et 10 000 personnes) sont bien originaires de la région, non des étrangers», a-t-il précisé, ajoutant qu'ils étaient venus pour «défendre les revendications de démocratie sociale».
Iyed Dahmani a décidé d'entrer en grève de la faim en signe de protestation contre les agressions violentes des citoyens. «Les scènes de violence perpétrées par les forces de l'ordre ces deux derniers jours à Siliana ne font pas honneur au gouvernement issu de la révolution. Son administration locale a échoué dans l'établissement du dialogue avec la société civile et les citoyens», a-t-il dit pour justifier sa décision. Pour sa part, le secrétaire général de l'Union régionale du travail à Siliana, Néjib Sebti, a attiré l'attention sur le fait que «si un gouverneur ne parvient pas à communiquer avec plusieurs franges de la société civile dans sa ville, c'est qu'il n'a pas assuré le rôle pour lequel il a été nommé. La tutelle doit en tirer les conséquences, même s'il appartient au parti majoritaire».
Or, «tel ne fut pas la réaction du gouvernement de la troïka et, spécialement, de son ministre de l'Intérieur, Ali Laâreyedh, qui n'ont pas vu venir l'embrasement à Siliana. Pourtant, multiples étaient les signes annonciateurs, notamment le blocage de la communication», a-t-il déploré. Selon les observateurs, les incidents de Siliana traduisent le déficit en communication entre les administrations locales et les citoyens. «Avant, c'était Sidi Bouzid, le bassin minier, Jebaniana, Hajeb Laâyoun, etc.
Quand le gouvernement prendra-t-il conscience de cette fissure '», s'interroge Samir Taïeb, député de l'opposition démocratique.
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Posté Le : 29/11/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mourad Sellami
Source : www.elwatan.com