"Inspirez-vous du Mexique"

Les ministres mexicain et algérien des Affaires étrangèresBien que ses exportations en pétrole ne représentent que quelque 10% de ses recettes, le Mexique est la 11e puissance économique.La conférence de presse animée hier conjointement par les ministres algérien et mexicain des Affaires étrangères a été une occasion pour Ramtane Lamamra de dire tout le bien qu'il pense du Mexique et, notamment, de l'économie mexicaine. En effet, après avoir étalé les performances de l'économie de ce pays, le chef de la diplomatie algérienne a tout simplement exhorté les acteurs et les décideurs économiques algériens à prendre exemple sur leurs homologues mexicains. «Les exportations hors-hydrocarbures du Mexique hors sont supérieures à 90% du volume des exportations globales. L'Algérie peut très bien en prendre exemple pour aller vers la diversification de notre économie et la multiplication de nos exportations», a déclaré Ramtane Lamamra. Selon lui, le Mexique est un pays qui a une très grande expérience dans les domaines de l'agriculture, de l'agroalimentaire, des mines et du tourisme et l'Algérie peut en bénéficier dans le cadre de partenariats. Le ministre algérien des Affaires étrangères a également rappelé le rôle déjà joué et que continue à jouer le Mexique à coté de l'Algérie, notamment dans le cadre de la préparations de la conférence de la révision du traité de non-prolifération du nucléaire ainsi que du Congrès mondial sur le changement climatique.De son côté, le ministre des Relations extérieures des Etats-Unis mexicains, M. José Antonio Meade Kuribrena, a affiché la disponibilité de son pays a coopérer dans tous les secteurs avec l'Algérie et a invité Ramtane Lamamra à effectuer une visite au Mexique pour renforcer les relations des deux pays et dégager des opportunités concrètes de coopération. Néanmoins, ayant abordé le volume des échanges algéro-méxicains à l'heure actuelle, M.Kuribrena a regretté qu'ils n'aient atteint, en 2015, que 300 millions de dollars. «Les échanges entre le Mexique et l'Algérie ont atteint 300 millions de dollars en 2015, ce qui est vraiment minime, mais ce chiffre est loin de refléter le potentiel d'échanges entre nos deux pays» a-t-il relevé.Le Mexique, l'un des pays les plus en vue en Amérique latine, à côté du Brésil et de l'Argentine, est très bien placé pour apporter un plus dans le cadre d'un partenariat avec l'Algérie.En effet, depuis 2004, sa croissance économique s'est fortement accélérée et elle tourne aujourd'hui autour des 5% grâce au retour de nombreuses entreprises qui s'étaient délocalisées, au Mexique.Les transferts de fonds de la part des émigrés mexicains pour leurs familles qui sont restées au Mexique représentent aussi une source importante d'entrée en devises, un peu plus de la moitié de la rente générée par l'exportation des hydrocarbures. De plus, bien qu'il soit un grand pays exportateur de pétrole, avec plus de 1.5 million barils/jour, presque l'équivalent de l'Algérie, le Mexique a construit une économie très diversifiée et performante, réalité qui bat en brèche la thèse selon laquelle le pétrole serait une «malédiction», c'est pourquoi, d'ailleurs, Ramtane Lamamra a déclaré que les Etats-Unis mexicains peuvent servir d'exemple à l'Algérie.Evoquant par ailleurs la situation politique internationale, le chef de la diplomatie algérienne a réaffirmé sa satisfaction quant au rôle «d'exportateur de stabilité» que joue l'Algérie.En effet, répondant à une question sur la résolution de la crise malienne et le refus entêté du CMA de parafer l'accord d'Alger, M.Lamamra a dit que, malgré les difficultés de la situation, l'Algérie emploie tous les efforts nécessaires pour l'aboutissement du processus de paix au Mali que la communauté internationale est appelée à appuyer. Résolument. Sur la même question, M.José Antonio Meade Kuribrena a estimé que «l'Algérie, interlocuteur principal du Mexique dans le Monde arabe et l'Afrique, est en train de jouer un rôle important dans la stabilisation de la région nord-africaine» et que «le Mexique reconnaît et appuie fortement la démarche algérienne».