Insolence

Le plafonnement des salaires ne plaît évidemment pas aux joueurs, mais de là à se liguer en syndicat pour contrer cette décision décontenance autant par son audace que par son insolence. Avoir le culot de créer un syndicat de capitaines d'équipe pour revendiquer plus que les salaires plafonnés à 120 millions de centimes relève d'une effronterie jamais égalée jusque-là. Sincèrement, nos joueurs méritent-ils de gagner autant d'argent 'Sidi Saïd, le puissant maître de l'UGTA doit se mordre les doigts, lui qui a «bataillé» sans relâche pour élever le Snmg à 18 000 DA. Il a sué, trimé pour arracher cet acquis pour les travailleurs, les vrais ceux-là. Ce n'est même pas la peine de recourir à une comparaison car l'écart donne le vertige. Non, non une mauvaise plaisanterie aux relents mercantiles renforcés par une cupidité à toute épreuve. Soit, si au moins il y a quelque chose en retour comme par exemple alimenter l'équipe nationale en joueurs de haut niveau ou encore gratifier les mordus de la balle ronde d'un football comme celui qu'on voit ailleurs. Rien de tout ça et pourtant, cupidité oblige, nos joueurs comptent faire de la résistance contre cette décision qui les prive du gain facile. De cette manne d'argent inépuisable, à portée de main, qui fait tant courir ces derniers temps. Il a suffi que la FAF s'en mêle, fixe un seuil (et quel seuil) pour que l'idée de la création d'un syndicat germe et fasse déjà du chemin. Maintenant, c'est presque et on est curieux de ce qui en découlera. Si les Belloumi, Madjer, Assad, Menad, Drid et tous les autres joueurs de cette magnifique génération retrouvent une seconde jeunesse, les joueurs d'aujourd'hui n'auront même le droit à la parole ni de place dans le football. Ayant pris part au mondial deux fois de suite, les joueurs de l'ancienne génération doivent également se mordre les doigts d'être passé à côté d'une fortune. Mais ils avaient tout de même de la dignité.