Algérie

Insinuations et non-dits'



Envahi par les fausses nouvelles, que certains aiment à qualifier de «fake news», le citoyen finit par s'informer via des insinuations et des non-dits. Encore qu'il y ait de la nuance, ça ne va pas très loin question révélations. En effet, trop souvent, les hommes politiques expriment leurs opinions avec conviction, mais il y manque la nuance qui leur éviterait de passer par l'invective, la virulence choquante et inadaptée. En fait, ils font leur show médiatique pour se terrer, ensuite, dans le silence. Toujours est-il qu'à moins d'un mois de la date fatidique du balancement du pays dans le vide institutionnel, il est peut être temps de sortir de ces insinuations et ces non-dits.Le mouvement de contestation populaire est parti d'un «non» au 5e mandat, suivi d'un autre «non» à la prorogation du 4e, l'on est à un autre «non», celui de l'application de l'article 102 de la Constitution, seul outil légal à même de valider la destitution du Président. L'on cite aussi les articles 7, 8 et ceux cités par quelques constitutionnalistes démagogues, à savoir les articles 105 et 107, qui visent essentiellement à éblouir «la souveraineté qui appartient au peuple». Une souveraineté bien virtuelle, du moment que six vendredi consécutifs de manifestations n'ont pas mis fin au «non» systématique gueulé par ce peuple, depuis le 22 février. Alors que faire, entre insinuations et non-dits ' L'impasse politique, on y est, et le vide institutionnel qui se profile à l'horizon ne fera qu'affaiblir l'Etat, aussi bien en interne qu'à l'international.
Aussi, avec ou sans la nuance qui peut caractériser les insinuations et les non-dits, le compte à rebours a commencé ! Et au moment où l'on s'attendait à une déclaration de la Présidence ou du Conseil constitutionnel, c'est le chef d'Etat-major de l'Armée qui intervient, pour dire que «certaines parties malintentionnées s'affairent à préparer un plan visant à porter atteinte à la crédibilité de l'ANP, et à contourner les revendications légitimes du peuple». Est-ce à dire que ces «parties malintentionnées» ne méritent pas le «klach» qui aurait dit cash, et sans ambages, leurs identités ' Certains sites électroniques, relayés bien sûr par les réseaux sociaux, auraient applaudi à tout rompre. Mais bon, les jours à venir éclaireront, sûrement, sur cette galère qui gagnerait à se passer de commentaires.
En fait, sans pour autant y mêler Zeroual, un ex-premier ministre, l'ex-patron du DRS ou un quelconque «ex», en mal de considération politique, elle déborde d'insinuations et de non-dits. Certes, cette considération se mérite quand, lutter contre les injustices sociales, la violence cruelle et inhumaine des armes, est le propre de l'exercice politique. Or, c'est chasser ou être chassé qui demeure l'exercice favori de nos politiciens, de tous temps en conflits permanents et d'opposition. Leurs jugements sont autoritaires, cassants, tranchants et dénués d'arguments ou idées claires. Certains se plaisent même à hurler leur haine, à cracher leur venin, à déverser une forme de ranc?ur, de mépris. Sans aucune attitude nuancée, plus humaine, la chasse confond alors les ombres et les lumières, qui nous auront valu la cruelle décennie noire. Période où insinuations et non-dits ont profité à certains?


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