Algérie

Insécurité, kidnapping, violence contre les femmes, école, santé, logement, embouteillage...



Insécurité, kidnapping, violence contre les femmes, école, santé, logement, embouteillage...
Les six candidats ont raté, encore une fois, l'occasion de se rapprocher du peuple.La proximité faisant défaut, ils ont réussi à éloigner la foule de leur objectif.Et à la foule de leur renvoyer l'ascenseur, elle s'est effacée du décor électoral.Neuf jours après le lancement de la campagne électorale, les Algériens semblent être dopés par l'overdose des discours. C'est "du déjà-entendu". Des promesses sans lendemain rédigées sur une "plateforme" beaucoup plus académique, les discours des candidats à l'élection présidentielle du 17 avril 2014 revêtent un caractère similaire au plagiat, et qui les éloigne de facto des attentes, des vraies, du peuple, en général, et de la jeunesse, en particulier. On a l'impression d'entendre les mêmes phrases, genre : "J'ai la solution." ; "Je ferai tout pour vous si je suis président."Des kidnappings et des batailles rangéesLors de leur passage à Constantine, aucun de ces candidats n'a rendu hommage à Haroun et Ibrahim, ces deux enfants enlevés et retrouvés assassinés. Le sujet des kidnappings ne semble pas intéresser les candidats. On verra ce "copié-collé politique" en Kabylie où aucun candidat n'a dénoncé la vague de kidnappings et d'assassinats de commerçants et d'entrepreneurs. Là aussi, les candidats sont passés à côté, alors que le désinvestissement dans la région de la Kabylie est des plus importants à l'échelle nationale.À Alger, et même à Constantine, aucun candidat n'a appelé les Algériens à développer la culture de la cohabitation des populations qui déménagent vers les nouvelles cités dortoirs où la drogue et les batailles rangées, à coups de sabre et de cocktails Molotov, ont amoché le cadre de vie des citoyens.C'est dire à quel point les candidats ont détourné leur regard d'une réalité des plus amères et d'une jeunesse qui perd ses repères.Pour preuve, qui est ce candidat, ne serait-ce que par citoyenneté, qui a appelé les jeunes Algériens à s'investir dans les nouvelles technologies, ou encore les universitaires à se développer dans l'intelligence économique ' Ces dossiers et bien d'autres, les candidats semblent les ignorer, préférant le vieux jeu des "autorités locales", des lobbies, des copinages au sens bureaucratique du mot et les flatteries dans leurs discours aussi creux que leur feuille de route pour attirer la foule.La presse, la cherté de la vie et le crime organiséAlors que la liberté de la presse et l'ouverture du champ de l'audiovisuel sont plus que jamais d'actualité, les candidats se limitent à lire leur discours, ignorant les textes de loi qui sont pourtant publiés dans le Journal officiel. Encore une fois, ils viennent soigner leur image détériorée pendant 5 ans (plus pour d'autres !) en moins de 21 jours.Au moment même où ils sillonnent les wilayas à la recherche du temps perdu, avec des salles de meeting quasiment vides comme seul arrière-plan, nos candidats n'ont même daigné aller vers les marchés de fruits et légumes où les prix ont connu une flambée.En parallèle, ce sont des centaines de tonnes de produits alimentaires subventionnés par le Trésor public qui sont sous le joug de la spéculation, ou encore détournés par les réseaux de la contrebande vers le Maroc, la Tunisie et la Libye. À tel point où l'on se demande si les candidats et leurs "conseillers" lisent la presse nationale ! Qui sont ces candidats qui ont évoqué dans leurs déplacements cette vague de fuite de capitaux et le change de plus de 2 millions d'euros/jour à la bourse parallèle du square Port-Saïd, au c?ur de la capitale, à la veille d'une importante échéance électorale 'Les dossiers qui fâchent, l'école et les candidats à l'immigrationSur la justice, aucun candidat n'a développé dans son discours la manière avec laquelle il compte, s'il est élu président, consacrer l'indépendance des magistrats, l'autonomie des deux Chambres du Parlement, ou encore des mécanismes qui permettraient aux citoyens de jouir de leurs droits sans recourir aux passe-droits et à la corruption.Quant aux sujets qui fâchent, comme l'affaire Khalifa, Sonatrach I et II et l'autoroute Est-Ouest, les candidats préfèrent ne pas se mouiller. Au volet de l'éducation nationale, alors que l'Algérie frôlait de peu une année blanche au grand dam des millions d'élèves pris en otage entre la tutelle et les syndicats, les candidats préfèrent, là aussi, promettre des "réformes". Comme si nos élèves, devenus au fil des temps des cobayes, n'avaient pas suffisamment subi de réformes catastrophiques et de méformes avec un cartable de 12 et 15 kilos. Idem pour l'université algérienne qui sombre davantage dans le chaos avec, en toile de fond, des faux diplômes et des grèves à répétition, qui remettent en cause la notoriété et la crédibilité du système éducatif national.D'ailleurs, l'emploi de jeunes et la création d'emplois pour les centaines de milliers de diplômés n'intéressent pas également les candidats. L'image vaut mille mots, aucun de nos "présidentiables" n'a daigné, que par devoir de conscience, sillonner la route d'Oued Roumane (Alger), pour constater de visu les milliers de jeunes candidats, non pas à la présidentielle d'avril 2014 pour un "mandat", mais à l'émigration "à vie".Le Grand-Sud, les nomades, la santé et le resteLe secteur de la santé n'a pas eu droit à une place majeure dans les discours de nos candidats. Pourtant, ils sont plus de 30 000 Algériens à souffrir du cancer chaque année, et qui attendent entre 6 mois et une année pour ouvrir droit à une radiothérapie. Les pénuries à répétition de médicaments, l'absence d'une production nationale et le diktat des importateurs n'ont pas été évoqués. Ces candidats n'ont pas également attaché une grande importance au monde du sport. Essoufflés par les meetings, avec une endurance qui laisse à désirer, ils semblent ignorer que ce domaine représente une source inépuisable, tant pour le cadre de vie que pour l'économie. À chacun son sport, surtout quand on court comme des lièvres. La femme, l'enfant, les souffrances et l'isolement dont sont victimes les populations du Grand-Sud, le mépris affiché aux populations nomades, l'après-pétrole, les nouvelles énergies, le développement durable, la sécurité routière, le marché de l'automobile, la saturation du Nord algérien, la diplomatie, la lutte antiterroriste, le crime organisé en hausse et impliquant les mineurs, les importations qui portent atteinte à la santé publique, au tourisme et à l'hôtellerie, et la liste des sujets qui ont été oubliés durant cette campagne est encore longue. Quant à l'abstention, les candidats appellent à voter sans savoir les raisons profondes qui ont fait que les électeurs boudent les urnes depuis les législatives de 2007.F. BNomAdresse email




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