Algérie

Inscriptions universitaires : la pagaille



Les nouveaux bacheliers ne s’attendaient pas à ce que leur succès vire au cauchemar. Ils n’ont même pas eu le temps de savourer leur victoire que le ministère de l’Enseignement supérieur les assomme par des mesures iniques et leur impose des conditions difficiles d’inscription.Hier, à l’université de Bouzaréah, l’ambiance donnait la chair de poule : des centaines de bacheliers, venus de plusieurs régions du pays, faisaient la chaîne, sous un soleil de plomb, pour pouvoir accéder aux bureaux d’inscription. Le département de Harraoubia avait, pourtant, eu recours aux inscriptions via Internet de tous les bacheliers. Mais la technologie n’est pas un jouet et beaucoup de bacheliers l’ont appris à leurs dépens en constatant que d’autres malins se sont amusés à les inscrire à leur insu. De nombreux jeunes bacheliers ont été surpris, dès le premier jour du lancement des inscriptions définitives, de découvrir que leurs fiches de vœux ont été égarées à cause d'une erreur informatique, semant ainsi la confusion parmi les futurs étudiants et leurs familles. Des milliers de fiches de vœux ne sont jamais arrivées à l'Institut national de l'informatique (INI) pour le traitement. Cela étant, et en dehors de quelques plaisantins mal inspirés, le recours systématique à Internet pour l’inscription de bacheliers s’est soldé par un cuisant échec que les bacheliers et leurs parents sont en train de payer présentement. L’Institut national d’informatique de Oued Smar, qui a l’habitude de traiter les données des nouveaux bacheliers, est passé complètement à côté de son sujet lors des inscriptions des bacheliers. Pour preuve, le nombre de bacheliers qui se bousculent devant les universités pour déposer leurs recours. La période de recours a commencé le 30 juillet pour se terminer le 4 août. Un délai fort insuffisant lorsqu’on sait que toutes les universités du pays ont renvoyé les nouveaux bacheliers vers Alger. Comment est-ce possible en 2008 ? Des universités, comme celle d’Oran ou de Tizi Ouzou, n’ont-elles pas assez d’expérience et de personnel pour traiter ce genre de situations ? Faut-il que tout soit centralisé à Alger ? Pourquoi contraindre des bacheliers de Tindouf, de Béchar et d’ailleurs de faire le déplacement à Alger pour tenter de corriger des erreurs commises — disons-le — par le système informatique ? Bacheliers et leurs parents sont unanimes : leurs fiches de vœux n’ont pas été prises en compte. Des cas de bacheliers ayant obtenu des notes supérieures à 15 sur 20 en mathématiques et en sciences naturelles, et qui se retrouvent orientés vers les filières sportives, ou encore les “pistonnés” qui arrivent à s’inscrire dans des filières où, pourtant, le barème des moyennes est élevé, autant de cas cités et décriés par les bacheliers et leurs parents qui se bousculent pour introduire leurs recours, sans savoir à quelle galère ils seront conviés. Le cri de colère de certains parents se justifie : comment se fait-il qu’un bachelier avec mention “Bien”  se voit signifier par l’ordinateur de l’INI que sa fiche de vœux n’a pas été déposée et qu’il n’avait pas droit au recours et, donc, sera orienté vers une filière qu’il n’a pas choisie ? Le bug informatique ne peut pas tout expliquer. On peut justifier des défaillances techniques, mais de là à compromettre l’avenir de milliers de jeunes, cela est inadmissible !
La modernité, c’est bien, encore faut-il savoir en faire un bon usage, sinon, il vaudrait mieux revenir à l’archaïsme pour au moins éviter à nos bacheliers des situations, pour le moins scandaleuses.


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